Bilan mitigé
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1583 - 11/03/2021
La plupart des kinésithérapeutes (92 %) font des bilans. Mais 91 % d’entre eux ne les envoient pas aux médecins. 43 % estiment que ceux-ci n’ont aucune envie de les lire, 40 % disent n’avoir pas le temps de le faire, et 30 % voudraient le faire mais leur messagerie ne le permet pas. Ces chiffres proviennent d’une enquête réalisée par l’URPS-MK Pays-de-la-Loire (lire p. 10-11). Quel dommage ! Concernant le problème technique, je ne doute pas que les éditeurs de logiciels finiront par trouver une solution. Pour ce qui est du manque de confiance en soi des kinésithérapeutes à l’égard des médecins, il va falloir réagir !
Certes, vous ne parlez pas le même langage. Mais plus vous parlerez ensemble, mieux vous vous comprendrez ! La preuve : les kinésithérapeutes qui envoient régulièrement la feuille de synthèse du BDK ont de meilleurs rapports avec les prescripteurs. Alors n’ayez pas peur !
S’affirmer, c’est essentiel pour exister. Ne vous laissez surtout pas oublier (par les tutelles, les autres professions de santé ou autre). La semaine dernière, j’ai reçu un “guide de la pratique sportive pendant la maternité” élaboré par le ministère des Sports, avec des médecins, des gynécologues et des sages-femmes. Aucun kiné. Dans le Grand-Est, l’ARS envisage de créer des “aides de rééducation” qui effectueront une partie des tâches des kinésithérapeutes, orthophonistes, psychomotriciens, ergothérapeutes... (lire p. 8-9). Et bien sûr, elle y travaille sans aucune concertation avec ces derniers, qui sont pourtant les premiers concernés. Alors pour paraphraser France Gall : résistez et prouvez que vous existez !