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Gérard Mondoloni : "Pour le zonage, il faut tenir compte de notre géographie particulière"

Sophie Conrard
- 19 mars 2021

En février et mars, en amont des élections aux URPS qui se dérouleront début avril [1], nous vous proposons une série d'interviews pour découvrir les candidats proposés par la FFMKR. Aujourd'hui, Gérard Mondoloni, tête de liste pour la Corse.

Kiné actualité : Pouvez-vous vous présenter et nous dire pourquoi vous êtes candidat ?

Gérard Mondoloni : Je suis un "vieux briscard" de la kinésithérapie : diplômé en 1975, j'ai tout de suite adhéré à la FFMKR, aussi j'ai vécu et suivi de près toute l'évolution de notre profession. J'ai participé à la mise en place du conseil départemental de l'Ordre dans les années 2000, puis à la mise en place de la première URPS de Corse en 2010. J'en suis le président sortant.

Nous avons constitué une liste avec des jeunes, dans un souci de passage de témoin. La particularité est qu'il y a 2 adhérents du SNMKR sur notre liste, ce qui montre que nous sommes capables de nous entendre et de travailler ensemble. C'est assez petit, la Corse, on se connaît tous ! Je préfèrerais d'ailleurs qu'il y ait un seul syndicat représentatif de notre profession, ce qui nous permettrait d'être plus forts face aux tutelles, qui cherchent plutôt à "diviser pour mieux régner".

Selon vous, quel rôle doit jouer une URPS ?
Elle devrait être l'instance régionale qui recueille toutes les problématiques locales et les fait remonter à l'ARS, puis au national (au ministère, etc.) et qui apporte des solutions.

La mise en place du zonage a été une expérience particulière. Nous sommes environ 500 kinésithérapeutes en Corse, dont la majorité exercent à Ajaccio et Bastia ou aux alentours, qui sont des zones surdotées. Il reste donc de vastes territoires où nous devons faire des kilomètres pour aller au domicile des patients, et réciproquement. C'est toujours la même chose : l'état jacobin cherche à décliner ce qui se fait à Paris, sans tenir compte des réalités de terrain ! Nous avions eu l'accord de l'ARS pour modifier le zonage en Corse, mais ça a bloqué au national. Donc c'est un chantier que nous relancerons lors de notre prochain mandat ! D'autant plus que nous avons le soutien des URPS des autres professions sur ce sujet, avec qui nous entretenons une concertation informelle mais permanente sur ce sujet en particulier.

Pour améliorer l'accès aux soins, l'URPS a créé un site Internet pour les gardes respiratoires durant la saison des bronchiolites, et le réseau va être étendu à tous les soins urgents.

Quelles sont les problématiques spécifiques à votre région et quelles sont les propositions de la FFMKR pour y répondre ?
Le zonage reste notre chantier prioritaire. Il va falloir que Paris comprenne la réalité de notre géographie locale, cloisonnée par des montagnes. C'est une bonne chose qu'on ne puisse plus s'installer à Ajaccio et Bastia sans le départ d'un confrère, cela n'aurait pas de sens. Mais il faut s'occuper du reste du territoire ! Nous avons un nombre suffisant de kinésithérapeutes, aussi l'arrivée de plus en plus massive de jeunes diplômés, notamment de l'étranger, commence à nous poser des difficultés. Pour ces derniers, le niveau de formation n'est pas toujours équivalent au nôtre, et cela crée un appel d'air. Ils commencent par faire des remplacements, puis des assistanats, puis ils restent.

Par ailleurs, nous voulons négocier une augmentation de l'IFD, et nous plaidons pour l'accès direct pour certaines pathologies comme les entorses de cheville ou les lombalgies.

Nous allons aussi développer un site Internet pour aider les confrères à trouver des remplaçants ou des assistants, et développer les formations pour les sensibiliser au repérage des problèmes cutanés, pour la détection précoce des mélanomes, par exemple

[1] Retrouvez toutes les infos sur le calendrier des élections, le programme de la FFMKR et les candidats sur www.urps2021.ffmkr.org

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