Après une occasion manquée, tout miser sur la rentrée
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1592 - 15/07/2021
Juste avant de partir en vacances, j’ai une pensée pour tous les étudiants qui viennent de terminer leur première année dans une filière santé, sans espoir de passer en 2e année.
On leur avait tant promis, avec la réforme ! Les nouveaux parcours devaient leur permettre de candidater 2 fois si besoin, sans redoubler, et de se réorienter sans perdre d’années en cas de nouvel échec. C’est raté. Avec la fin du numerus clausus, certains ont cru que tout le monde pourrait faire des études de santé, ce qui n’est pas du tout le cas : le nombre de places (et le financement associé), encadré de façon serrée par les ARS, n’a pas beaucoup augmenté, en réalité. Les effectifs restent partout saturés. Les universités ont beaucoup tardé à s’organiser, ne donnant aux étudiants aucune visibilité sur leurs chances de réussite. Dans certaines, des étudiants ayant obtenu de très bonnes notes dans leur “majeure santé” se trouvent coincés par une note éliminatoire dans une matière mineure, alors que cette règle du jeu n’était pas connue en début d’année.
Le second objectif de cette réforme était de former des praticiens plus humains, à l’écoute des patients et capables de communiquer, plutôt que des machines à engranger des connaissances. Il faudra patienter quelques années afin de voir si cet objectif est atteint. En attendant, le ministère de l’Enseignement supérieur s’est senti obligé d’organiser début juillet un séminaire (nous verrons ce qui en sort) pour tirer le bilan de cette réforme ratée et trouver des solutions pour éviter que la prochaine année universitaire soit aussi dévastatrice que celle qui vient de s’achever.
La rédaction prend ses quartiers d’été. Je vous retrouverai après le 15 août sur www.kineactu.com (pensez à y jeter un œil régulièrement pour ne manquer aucun article !) et le prochain n° de Ka sera dans vos boîtes aux lettres le 16 septembre.