Lutte contre le dopage et les violences dans le sport : le ministère des Sports et l’Ordre des masseurs-kinésithérapeutes s'engagent
Sophie Conrard
- 16 décembre 2021
Roxana Maracineanu, ministre des Sports, et Pascale Mathieu, présidente du CNOMK, ont signé hier 2 chartes à la prévention et la lutte contre le dopage et les violences, notamment sexuelles, dans le sport.
Ces textes manifestent la volonté des pouvoirs publics et des professionnels de santé d'œuvrer conjointement pour la lutte contre ces "fléaus" que sont le dopage et la violence dans le sport, pour le bien des pratiquants. Ils seront diffusés largement auprès des kinésithérapeutes et des sportifs, quel que soit leur niveau de pratique.
Le ministère des Sports et l'Ordre travaillent ensemble depuis plusieurs années sur ce sujet. "La protection de l’intégrité des sportifs est une préoccupation centrale de mon ministère mais c’est aussi une responsabilité partagée par le mouvement sportif, les cadres médicaux et paramédicaux, les partenaires économiques du sport, les collectivités territoriales et bien sûr les sportifs eux-mêmes comme leur entourage. Les kinésithérapeutes occupent une place privilégiée auprès des sportifs auxquels ils prodiguent des soins et dont ils sont parfois les confidents. Par les deux chartes signées aujourd’hui, nous formalisons leur rôle essentiel dans la prévention, la détection et la lutte contre le dopage et contre toutes les formes de violence notamment sexuelles", a déclaré Roxana Maracineanu, qui a annoncé que des modules spécifiques sur ces sujets seraient intégrés dans la formation initiale des masseurs-kinésithérapeutes, ainsi que dans la spécialisation en kinésithérapie du sport. "Leur implication renforcée pour protéger nos jeunes et les accompagner dans leur parcours sportif est un signal important en faveur d’un sport émancipateur et sécurisé", a-t-elle souligné.
Les kinésithérapeutes en première ligne
Accompagnant au quotidien les athlètes dans la préparation, en compétition et dans la récupération qui suit les épreuves, les kinésithérapeutes sont en effet bien placés pour "participer à la protection de la santé physique et mentale des sportifs et pour agir en faveur de la prévention et de la lutte contre les maltraitances, le dopage et les conduites addictives dans le sport", souligne l'Ordre dans un communiqué. Avec ces 2 chartes, ils "affirment collectivement leur désir d’intervenir au plus tôt auprès des sportifs qu’ils soignent, leur volonté d’une vigilance accrue, d’une écoute attentive et salvatrice. Les kinésithérapeutes veulent être de ceux qui participent à faire de ces dérives des exceptions. Et à terme, nous l’espérons, à les faire disparaître du domaine sportif", a confirmé Pascale Mathieu.
À travers 8 grands principes, la charte relative à la lutte contre le dopage rappelle notamment qu'un kinésithérapeute n'est pas supposé transporter ou administrer de médicament à un sportif, même pour "rendre service" en l'absence d'un médecin. Les kinésithérapeutes engagés dans le milieu sportif doivent par ailleurs se former et s'informer sur les substances et méthodes interdites, les risques sanitaires liés au dopage, les procédures de contrôle anti-dopage ou encore les autorisations d'usage à des fins thérapeutiques (AUT).
La charte relative à la lutte contre les violences dans le sport compte 10 principes. On y lit par exemple qu'un kinésithérapeute doit "accorder une attention plus particulière aux personnes en situation de vulnérabilité liée à l'âge, au genre, à l'état de santé, au handicap ou encore à la perte d'autonomie". Une adresse mail existe pour effectuer un signalement si le kinésithérapeute est informé d'un acte de bizutage ou de violence sexuelle, par exemple : SIGNAL-SPORTS@sports.gouv.fr
La charte rappelle par ailleurs les conditions dans lequelles doivent se dérouler les soins, y compris en déplacement : pas dans une chambre mais dans une salle dédiée aux soins ; si le sportif est mineur, éviter de préférence de se retrouver seul avec lui. Elle recommande en outre "la plus grande vigilance" concernant l'usage des smartphones, réseaux sociaux, vidéos et photos, y compris celles prises dans le cadre d'une séance de soins ou d'un reportage autorisé.
Un dossier important pour le CNOMK
Au-delà du sport, "de nombreux travaux sont menés par l’Ordre en faveur de la lutte contre les violences : création d’un groupe de travail pour prévenir les violences sexuelles, participation aux travaux du ministère de l’Égalité entre les femmes et les hommes, de la Diversité et de l’Égalité des chances pour éradiquer le fléau des violences conjugales, travail avec la mission interministérielle pour la protection des femmes contre les violences et la lutte contre la traite des êtres humains (Miprof) dans le but d’améliorer la prise en charge des femmes victimes de violences", rappelle l'Ordre.
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Source : CNOMK.