Négociations conventionnelles : une 2e séance décevante
Sophie Conrard
- 23 février 2022
La 2e séance de négociations entre l'assurance maladie et les kinésithérapeutes, en vue d'un avenant 7 à leur convention, s'est déroulée le 18 février. Les syndicats en sont sortis très déçus.
La FFMKR était représentée par son président, Sébastien Guérard, son vice-président, Stéphane Beulay, sa trésorière, Céline Chebal-Raizer et son secrétaire général chargé de la vie conventionnelle, Thomas Prat. "Si la première réunion nous avait laissé une impression positive, celle-ci a refroidi nos espoirs de signer un avenant favorable aux kinésithérapeutes et confirme la teneur des échanges informels que nous avons eus entre les 2 séances", raconte Thomas Prat.
Pourtant, "consciente des attentes importantes et légitimes de la profession, la Fédération a été proactive et a formulé des propositions concrètes, réalistes et argumentées, répondant aux orientations de l'Uncam ainsi qu'aux attentes des kinésithérapeutes" (lire l'encadré ci-dessous).
Malheureusement, "le compte n'y est pas. Le seul chiffre proposé est faible (+ 0,2 point pour les AMS, en plusieurs étapes) et ne répond pas aux attentes. Le reste n'est pour l'instant pas chiffré", regrette Thomas Prat, qui cite pour exemple les prises en charge à domicile, que les kinésithérapeutes aimeraient voir revalorisées de façon significative pour pouvoir continuer à les assurer dans des conditions décentes.
La FFMKR plaide par ailleurs pour que les kinésithérapeutes puissent renouveler les ordonnances de moins d'un an, mais l'assurance maladie craint une inflation des dépenses, qu'elle veut anticiper en puisant dans l'enveloppe prévue pour le futur avenant 7.
Les AMS représentent certes 70 % des actes pratiqués par les kinésithérapeutes, mais cette revalorisation est trop faible. Pire : elle se ferait au détriment d'autres avantages acquis comme le Fami (forfait d'aide à la modernisation et l'informatisation du cabinet), qui risque de ne plus être versé qu'aux professionnels exerçant dans une structure d'exercice coordonné (CPTS, MSP…).
Les priorités de la FFMKR Parmi les principaux objectifs de la FFMKR, le premier est de revaloriser la lettre-clé. Mais il faudrait aussi revaloriser l'ensemble des actes, ainsi que les majorations pour les actes de balnéothérapie et l'indemnité forfaitaire de déplacement ; permettre aux kinésithérapeutes de renouveler les ordonnances de moins d'un an ; instaurer le bilan de repérage de la fragilité chez les plus de 60 ans et supprimer l'AMK6 ; revoir les curseurs du zonage ; toiletter la nomenclature. |
"Nous nous interrogeons sur l'implication de l'assurance maladie dans ces négociations. Ces propositions minimalistes et inacceptables ne sont peut-être qu'un jeu politique très déplacé", s'interroge la Fédération, très déçue. "En ignorant la situation des kinésithérapeutes et en ne tenant pas compte de l'absence d'évolution significative de leur rémunération depuis plus de 10 ans, elle se moque des kinésithérapeutes." Thomas Fatôme, directeur de la Cnam, a en outre mis la pression aux syndicats : "Il nous reproche de ne pas signer l'avenant 1 de l'ACI MSP", rapporte Sébastien Guérard, qui s'étonne que ce sujet plombe les négociations des kinésithérapeutes.
Ce qui intéresse l'assurance maladie, c'est de réviser la nomenclature (la nouvelle doit être appliquée le 1er janvier 2023 !), pour un meilleur traçage des actes, et la démographie, en particulier la répartition des kinésithérapeutes sur le territoire.
"Le combat n'est pas terminé, nous regardons les différentes options qui s'offrent à nous pour faire évoluer favorablement la situation", assure la FFMKR.