Bonne installation !
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1612 - 23/06/2022
Seuls 1 % des étudiants ont fait appel au “chèque psy” débloqué par le gouvernement l’an dernier [1], alors que 43 % se déclarent en grande détresse psychologique (ils étaient 29 % avant la pandémie de Covid-19). Seuls 4 % ont pu consulter leur service de santé universitaire ou le bureau d’aide psychologique universitaire [2]. Autrement dit, la moitié d’une génération souffre en silence et n’arrive pas à trouver de l’aide. C’est ce que j’ai découvert en lisant une tribune publiée dans Le Monde, le 14 juin, par une quarantaine de présidents d’université, médecins, représentants de syndicats et d’associations étudiantes (Fage, etc.).
Alors qu’une promotion de jeunes kinésithérapeutes fraîchement diplômés s’apprête à entrer sur le marché du travail, ces chiffres m’interpellent. Combien d’entre eux ont eu une scolarité sereine ? Combien sont (ou ont été) en souffrance ? Quelles sont leurs attentes aujourd’hui ? Combien seront déçus par la réalité du métier (charge administrative, manque de reconnaissance par les tutelles et les médecins…) dans les années qui viennent ? On voit de plus en plus de kinésithérapeutes qui dévissent leur plaque après seulement 3 ou 4 ans d’exercice, hélas.
Comme chaque année, nous pensons à eux en préparant ce numéro “spécial installation”. Ils y trouveront des pistes pour ouvrir un cabinet sans se ruiner, en cette période où le coût de la vie explose pour tout le monde (lire notre dossier p. 14 à 18), et pour se faire connaître des médecins et des patients autour de leur cabinet (lire p. 23). Je leur souhaite un bon début dans la vie active !
[1] Source : ministère de l’Enseignement supérieur, 2022.
[2] Source : Observatoire de la vie étudiante, 2021.