Un système en PLS
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1624 - 26/01/2023
À l’heure où nous bouclons ce journal, les médecins sont en ébullition. D’abord parce qu’ils sont en négociations avec l’assurance maladie et attendent une revalorisation significative de la consultation (ils ont demandé 50 €), mais aussi parce qu’une proposition de loi qui les touche de près est examinée en ce moment à l’Assemblée nationale. Portée par la députée Stéphanie Rist, elle vise à libérer du temps médical en les déchargeant de certains actes, qui seraient confiés à des paramédicaux. Elle ouvrirait notamment la primo-prescription aux infirmières en pratique avancée, et l’accès direct aux orthophonistes et aux kinésithérapeutes, pour certaines pathologies (pour ce qui vous concerne : lombalgie commune, entorse de cheville, prothèse de hanche…) et à condition qu’ils travaillent dans une structure d’exercice coordonné. De nombreux médecins ont l’impression qu’on cherche à les “dépouiller” de leurs compétences, sans voir que la priorité, in fine, est d’améliorer l’accès aux soins pour les patients.
Même si elle est adoptée, cette proposition de loi ne règlera pas tous les problèmes, en particulier celui de l’attractivité des métiers de la santé. Les écoles d’infirmières en savent quelque chose : elles voient partir en cours de route près d’un quart de leurs effectifs. Les médecins libéraux ont fait grève plusieurs fois ces dernières semaines, ce qui est rare et montre bien leur exaspération. Les sages-femmes quittent les maternités. Les urgences sont saturées ou ferment, faute de personnels mais aussi de lits en aval. Le Samu, sur lequel beaucoup se déchargent, craque également (liste non exhaustive). Qui stoppera l’hémorragie ?