Les sirènes de ChatGPT
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1632 - 18/05/2023
Vous n’imaginez pas le nombre de personnes qui m’ont suggéré de demander à ChatGPT d’écrire des articles pour le journal, ou carrément cet édito. “Tu te plains d’être débordée, ça pourrait t’aider !” “Essaie au moins, pour voir…” “Regarde, j’ai testé, on dirait un vrai article !” Eh bien non. Non, cet “article” ne ressemble pas à un vrai. Il ressemble à un mauvais article d’encyclopédie, très généraliste, et il est truffé d’erreurs ou d’imprécisions. Non, je ne me reposerai pas sur ChatGPT pour remplir ce journal.
“Fontaine, je ne boirai pas de ton eau”… en l’état actuel des choses. Je ne suis pas du genre à refuser le progrès, au contraire. J’aimerais simplement qu’on dépasse les jugements à l’emporte-pièce du type “c’est génial” ou “c’est dramatique”. Entre les deux, il y a de multiples possibilités. J’ai lu par exemple que ChatGPT était capable de formuler des réponses à des questions posées par des patients (sur une sorte de forum) jugées plus empathiques et humaines que celles rédigées par de vrais médecins (étude publiée par le Jama Internal Medicine, relayée par Le Figaro Santé le 5 mai). Plus directs, plus concis, ceux-ci ont paru plus froids aux yeux des patients. Cette expérience me semble intéressante et peut-être les médecins mettront-ils un peu plus les formes la prochaine fois.
Pour rester dans le virtuel, je vous invite à lire notre dossier sur la certification périodique (p. 12 à 14), qui est entrée en vigueur le 1er janvier… de façon très théorique puisqu’il manque encore beaucoup d’éléments pour que le dispositif puisse démarrer réellement. Mais c’est pour bientôt !