L'institut hospitalo-universitaire (IHU) émergent HealthAge de Toulouse, consacré au vieillissement en santé, va porter un projet centré sur la compréhension et la prévention du déclin fonctionnel lié au vieillissement. Il est porté par le Pr Bruno Vellas, coordonnateur du gérontopôle de Toulouse.

Emmanuel Macron avait annoncé le 16 mai la labellisation de 12 nouveaux IHU et 4 nouveaux bioclusters. Le projet sur le vieillissement en santé porté par le CHU de Toulouse, qui fait partie des 2 projets ayant reçu le label "IHU émergent", va bénéficier d'un financement de 10 millions d'euros au total, a fait savoir le Pr Bruno Vellas à l'agence APMnews. "Bien vieillir, pour l'Organisation mondiale de la santé (OMS), c'est garder ses fonctions pour continuer à faire ce qui est important pour chacun d'entre nous. Le challenge est important car on passe désormais 30% de notre existence en moyenne après 60 ans", a-t-il expliqué, soulignant que "le fait d'accéder à une longévité en bonne santé est une opportunité énorme pour notre société car cela permet d'avoir des formes productives qui vont être sources de croissance et de progrès".

L'OMS a "identifié 6 fonctions (la vue, l'audition, la mémoire, le bien-être psychique, la mobilité et la nutrition), tout ça dans un aspect intégré, car ces différentes fonctions retentissent les unes sur les autres".

Un pôle d'excellence

L'IHU HealthAge va "permettre de développer un pôle d'excellence en matière de recherche, de soin, de prévention, de formation et de transfert de technologies dans le domaine du vieillissement en bonne santé", résume le CHU de Toulouse dans un communiqué. Il réunira les équipes de recherche clinique du CHU, celles de recherche fondamentale de l'Inserm et de l'université Toulouse III-Paul Sabatier et ses équipes de formation, comme membres fondateurs.

Cet IHU "promeut une politique de prévention, avec le programme Inspire et le suivi de plus de 33.000 personnes en Occitanie, et à l'échelle nationale avec l'applicatif Icope (Integrated Care for Older People) de l'OMS, développé par le CHU de Toulouse, qui se déploie dans toutes les régions de France et dans plusieurs pays (Australie, Afrique, Chine, Québec…)".

Bruno Vellas a expliqué que l'IHU allait poursuivre le développement de 7 axes de travail, avec en premier lieu la recherche fondamentale et translationnelle en lien avec les centres Inserm de Toulouse qui travaillent sur le vieillissement. L'objectif est d'identifier des biomarqueurs de l'âge biologique qui, à l'inverse de l'âge chronologique, représente "le véritable processus de vieillissement à l'origine des pathologies liées à l'âge", et de définir des cibles thérapeutiques.

Un nouveau bâtiment en 2027

Plusieurs axes du projet portent également sur le programme Icope, dont l'objectif est de "retarder la dépendance en repérant précocement les facteurs de fragilité chez les seniors", notamment son déploiement à l'échelle nationale, la modélisation de son impact socio-économique, ainsi que l'analyse de son rapport coût-efficacité dans un essai clinique randomisé.

"Plus de 250" personnes travailleront au sein de l'IHU, a fait savoir Bruno Vellas, ajoutant qu'un bâtiment "financé par la Région, sur un terrain cédé par Toulouse Métropole" sur le biocampus de Langlade, était prévu pour 2027. Il sera "collé" à Restore, un bâtiment de l'Inserm où travaillent des équipes sur la biologie du vieillissement, et comportera "un étage pour les start-up". D'ici là, "on se déploie sur le plateau ambulatoire du gérontopôle qui se trouve à la cité de la santé, où a déjà été mise en place une grande plateforme de prévention en centre-ville pour les seniors".