Édito
Contre l'obscurantisme
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1647 - 08/02/2024
Comment lutter contre la désinformation en santé ? Pas simple… Avez-vous lu la tribune du DR Jérôme Barrière, qui tirait (avec d’autres médecins, chercheurs, sociétés savantes et syndicats) le signal d’alarme dans L’Express la semaine dernière ? “Mettons fin à la propagation impunie de fausses informations médicales !”, implorent-ils, exaspérés par le laisser-faire des réseaux sociaux et de certains médias dont l’audience est hélas très forte. Il faut dire que certains d’entre eux sont carrément menacés par les plus virulents des “antivax” et autres complotistes. Ils réclament “une régulation plus stricte des réseaux d’information pour protéger les citoyens” et “réaffirment leur soutien à la vaccination”. “Nous affirmons la primauté de l’éclairage de la démonstration scientifique”, écrivent-ils. “Nous réaffirmons notre engagement médical total contre les maladies. Il est temps de choisir le camp de la santé contre toute forme d’obscurantisme.” Je ne peux que souscrire à ces propos. La désinformation me hérisse, quel que soit le sujet.
Mais je voudrais terminer sur une bonne nouvelle. Il semblerait qu’il existe un moyen très simple de limiter significativement le nombre de cas d’asthme chez les petits Français de 6 à 11 ans. Je lisais dans Le Monde du 30 janvier, qui citait une étude de Santé Publique France, que 30 000 cas d’asthme et 12 000 cas de sifflements seraient évitables chaque année en France dans cette tranche d’âge si les expositions à certains polluants de l’air dans les classes étaient réduites. Et pour les réduire, c’est très facile : il suffit d’ouvrir les fenêtres pour aérer. Pas besoin de plan, de concertation, d’argent ou d’attendre ! On peut s’y mettre tout de suite.