Une profession en voie de développement
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1374 - 25/09/2014
Il est intéressant de regarder grandir et se structurer une profession, de constater des différences d’un pays à un autre… Au Canada, depuis plusieurs années, un organisme s’est fixé pour mission de récolter des fonds pour soutenir la recherche en physiothérapie. C’est la Fondation de physiothérapie du Canada (FCP), qui est d’ailleurs sur le point de boucler une nouvelle campagne destinée à recueillir 80 000 dollars canadiens (soit environ 56 500 euros) pour “financer les recherches cruciales en physiothérapie”. Pour elle, le raisonnement est simple : l’avenir et le développement de la pratique professionnelle dépendent de la recherche, il faut donc soutenir la recherche en physiothérapie. Faire un don n’est pas encore devenu un réflexe chez les physiothérapeutes canadiens, mais cela rentre progressivement dans les moeurs. C’est un fait acquis chez les médecins, dentistes ou pharmaciens, pour qui “il est tout à fait normal que des confrères contribuent à soutenir leur profession via un soutien financier”, expliquait un journaliste du site canadien Physiothérapeute. com dans un article posté le 17 septembre.
De notre côté de l’Atlantique, on n’en est pas encore là, et cette situation fera rêver bien des kinésithérapeutes français. La filière de recherche en kinésithérapie a encore du mal à se développer en tant que telle. Mais c’est sans doute dans cette optique que les différentes composantes de la profession ont élaboré un projet commun de réforme des études de masso-kinésithérapie (lire notre article p. 12) – un canevas pour une formation résolument universitaire, tournée vers le master et ouverte sur la recherche en kinésithérapie.
Reste à emporter l’adhésion des ministères en charge du dossier (Santé et Enseignement supérieur), qui ne valideront sûrement pas le texte d’emblée et sans y apporter la moindre correction. Les discussions – entamées il y a sept ans… – risquent de durer encore quelques mois. Quand on voit la rapidité avec laquelle a été menée la réforme de la formation en ostéopathie (lire p. 10), il y a de quoi pester, non ?