Diplômes étrangers : moins bons que le nôtre ?
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1383 - 27/11/2014
En France, le concours d’entrée dans les IFMK est difficile, et surtout les candidats sont bien trop nombreux par rapport aux places disponibles – 2 900 candidats pour 80 places à Alençon, au printemps dernier, par exemple... Tout le monde est d’accord pour dire qu’il coûte cher, qu’il n’est pas pertinent et qu’il faut le supprimer – ce sera peut-être chose faite à la rentrée 2016. Impossible de reprocher à ceux qui “échouent” (je mets des guillemets parce que leur niveau scolaire n’est pas en cause) de se tourner vers les écoles belges, roumaines, espagnoles, allemandes, marocaines, etc., avant de revenir exercer en France. Chaque année, ils sont des centaines.
Pourtant, certains confrères leur reprochent de choisir la voie de la facilité (on accède à bon nombre de ces écoles sans passer de concours) : est-ce vraiment le cas ? La décision de s’expatrier n’est-elle pas courageuse, en un sens ? Au final, leur formation est-elle de moins bonne qualité que la formation initiale française ? Ces jeunes formés et diplômés à l’étranger ont-ils des lacunes, lorsqu’ils commencent à exercer ? Pour le savoir, nous sommes allés à la rencontre de ces confrères, et nous avons discuté avec ceux qui les côtoient dans les établissements de santé ou les cabinets libéraux (lire notre dossier p. 14 à 17). Évidemment, les réponses sont multiples et les expériences variées.
Tous les masseurs-kinésithérapeutes qui lisent des articles scientifiques, se forment régulièrement, assistent à des congrès ou font de la recherche ont l’habitude de regarder ce qui se fait dans les autres pays. C’est même l’un des principaux arguments employés par ceux qui réclament ardemment la reconnaissance du diplôme d’État au grade master ! “Les kinés français sont les cancres de l’Europe, tous les autres ont déjà un master…” Alors peut-on considérer ces années d’études à l’étranger comme une expérience fructueuse ?