Et la douleur s'évanouit...
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1419 - 15/10/2015
Accoucher, subir une coloscopie, une ponction lombaire ou une mastectomie (l’Institut Curie, à Paris, s’en est fait une spécialité) sous hypnose… Ça me laisse rêveuse ! En kinésithérapie aussi, cette technique se révèle intéressante, en particulier face à la douleur : lombalgie chronique, cervicalgie, arthrose, fractures, douleurs ostéo-articulaires, dystonies, vulvodynies, céphalées, douleurs
du membre fantôme… Si son usage n’est pas encore très répandu, on constate qu’un nombre croissant de confrères s’y intéressent et se forment. C’est pourquoi nous avons choisi d’en faire l’objet du dossier de la semaine (p. 14 à 17).
Lorsqu’on sort des clous de la médecine classique, certaines pratiques n’inspirent pas confiance d’emblée. Je peux comprendre que les patients aient des craintes (personnellement, je ne suis pas sûre que je me laisserais faire…). On aimerait avoir toujours plus de preuves scientifiques que “ça marche”. Pas question de croire (ou de faire croire) que l’hypnose est une solution miracle. Elle ne remplace pas les soins de masso-kinésithérapie classiques, elle vient éventuellement les compléter. Si cela peut vous rassurer, l’Ordre a donné son feu vert.
Ce qui est sûr, c’est que l’utilisation de l’hypnose modifie profondément la relation entre le thérapeute et son patient, et la façon d’exercer du premier. “Sa force réside dans l’observation, l’attention portée à l’autre”, nous a expliqué un médecin. Elle oblige le thérapeute à être plus pédagogue que directif (et ce n’est pas toujours simple…) et à faire preuve de beaucoup d’empathie, de manière à rassurer et guider le patient au fil de la séance. Dans ce contexte, vous partez avec un avantage de taille : la sympathie qu’ont pour vous la plupart des patients, prêts à vous faire confiance.
© D.R.