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Élection présidentielle : les propositions santé de Emmanuel Macron et Marine Le Pen

Jean-Pierre Gruest (avec APM)

C'est donc entre le fondateur du mouvement "En Marche" et la présidente du Front national que se disputera la "finale" pour accéder à l'Élysée, le 7 mai prochain. Dans cette perspective, voici un comparatif non exhaustif de leurs propositions santé.

 Ce que propose Marine Le Pen

Sur ses 144 engagements présidentiels, une douzaine concernent la santé. Marine Le Pen considère que le vieillissement, la dépendance et les progrès médicaux rendent incontournable "une progression des dépenses de santé et du budget des hôpitaux". Elle promet de "garantir la Sécurité sociale pour tous les Français, ainsi que le remboursement de l'ensemble des risques pris en charge par l'assurance maladie". Elle s'engage à créer aussi à créer "un cinquième risque" de Sécurité sociale consacré à la dépendance "afin de permettre à chaque Français de se soigner et de vivre dans la dignité".

Elle entend y parvenir via "des économies de gestion, la lutte contre la fraude (avec la création d'une carte Vitale biométrique fusionnée avec le titre d'identité) et la baisse des dépenses sociales qui découlera de la réduction drastique des flux migratoires". Autres sources d'économies envisagées : la suppression de l'aide médicale de l'État (AME), la baisse du prix des médicaments coûteux "via l'augmentation de la proportion de génériques" et le développement de la vente à l'unité des médicaments remboursables "en imposant aux laboratoires l'adaptation de leurs chaînes de production". Concernant les médicaments toujours, la présidente du FN veut conserver le monopole officinal afin d'éviter les trafics et la circulation de produits contrefaits. Elle souhaite aussi faire du pharmacien "un professionnel médical à part entière", en lui confiant "des missions nouvelles".

S'agissant de la fonction publique hospitalière, elle compte "dégeler et revaloriser de 1% le point d'indice des fonctionnaires dès le début du quinquennat" et "préserver le statut". Elle promet d'y augmenter les effectifs (sans donner de chiffres) et de rendre l'exercice hospitalier "plus attractif en rendant plus de pouvoir aux soignants et en les protégeant face à l'insécurité grandissante et aux revendications communautaristes". Elle annonce aussi la remise à plat des groupements hospitaliers de territoire (GHT)  qui doivent "être réétudiés en concertation avec les acteurs de terrain pour trouver les meilleures solutions pour mutualiser les moyens" pour "améliorer la prise en charge des Français". Elle considère que la tarification des hôpitaux doit être revue d'urgence et que l'hôpital doit être recentré sur "le soin technique et spécialisé". Elle propose "un grand plan de rénovation et de modernisation des établissements de santé", axé sur les systèmes d'information.

Elle entend prendre "sereinement" le virage ambulatoire, en privilégiant "la prise en charge et l'hospitalisation à domicile lorsqu'elles sont possibles". Pour cela, "il faudra bien entendu assurer une coordination optimale entre les professionnels de santé et prestataires de santé à domicile impliqués, en prenant appui par exemple sur les professionnels paramédicaux et les outils numériques". Elle considère que la rémunération des libéraux de santé "doit pouvoir évoluer et être réévaluée afin d'adapter la tarification à la réalité de leur exercice professionnel".

 Ce que propose Emmanuel Macron

Cinq milliards d'euros d'investissement dans la santé, c'est ce que promet le candidat de "En Marche", qui a reçu le soutien de Marisol Touraine en vue du second tour. Il propose de faire "vite" évoluer le système de santé et de le faire s'adapter "profondément pour affronter cinq défis majeurs" : défis épidémiologique, technologique, écologique, démocratique et économique.

Son premier objectif est de "conduire la révolution de la prévention", notamment via la création d'un service sanitaire de trois mois pour tous les étudiants en santé et faisant évoluer les rémunérations des médecins villes afin de mieux valoriser les actions de prévention. Afin de lutter contre les inégalités de santé, il promet de ne "dérembourser aucun soin utile pendant les cinq ans qui viennent" et de prendre en charge à 100% d'ici 2022 les lunettes, prothèses dentaires et auditives. Pour lutter contre les déserts médicaux, il veut "adapter les capacités de formation aux besoins de santé des territoires", doubler les maisons pluridisciplinaires de santé et déverrouiller massivement l'accès à la télémédecine. Il s'engage aussi à "renforcer l'attractivité de métiers de santé de soins primaires et donner davantage d'autonomie aux hôpitaux" en diversifiant leurs modes de financement et les modes de rémunération des professionnels.

Pour rendre le système de santé "plus efficient", il souhaite, lui aussi, généraliser la vente de médicaments à l'unité, accélérer le déploiement des GHT et "soutenir les initiatives et expérimentations des professionnels de santé, médicaux, paramédicaux, hospitaliers et libéraux afin de renforcer la coordination des soins et mieux accompagner les malades dans leur parcours". Il promet de gérer les dépenses et la stratégie de santé sur un horizon de plusieurs années "pour donner de la visibilité et de la stabilité aux acteurs de santé avec engagement dans un objectif national de dépenses d'assurance maladie (Ondam) à cinq ans. Emmanuel Macron a annoncé vouloir maintenir l'Ondam à 2,3 % sur la période 2018_2022.

Concernant la fonction publique, il veut redéployer les effectifs pour créer postes dans les services qui répondent à l'évolution des besoins des citoyens (éducation et sécurité). Si les effectifs de la fonction publique hospitalière seront maintenus, 120 000 postes ne seront pas renouvelés de la fonction publique territoriale et d'État. Il souhaite également mettre fin à l'évolution uniforme des rémunérations de toutes les fonctions publiques pour mieux prendre en compte les spécificités de chacune. Il promet par ailleurs de "sanctuariser" le budget de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

 

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