Nouvelle ère pour la santé
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1491 - 01/06/2017
La nomination d’Agnès Buzyn est globalement appréciée par les professionnels de santé, salariés ou libéraux, qui saluent son parcours remarquable, à la fois en tant que médecin et à la tête de différentes institutions telles que l’INCa ou la HAS (portrait à découvrir p. 7). Les mauvaises langues fouillent dans les archives pour trouver des citations hostiles au monde libéral (par exemple, évoquant son attachement à l’hôpital public, elle a déclaré un jour être heureuse de ne pas avoir de rapport d’argent avec ses patients) mais hors contexte, on fait dire à peu près n’importe quoi à n’importe qui.
Laissons-lui le temps de faire ses preuves ! En espérant qu’elle en ait, du temps, et qu’elle ne sera pas congédiée dès la fin du mois de juin à cause de résultats médiocres du camp Macron aux législatives.
Ce qui est sûr, c’est qu’elle devra commencer par renouer le dialogue avec les professions de santé, car le fil est rompu et les attentes sont “immenses”, la nouvelle ministre l’a bien perçu.
Le monde de la santé a de semblables attentes concernant l’intelligence artificielle. Je suis allée écouter le Pr Axel Kahn, fameux généticien et essayiste, lors d’une conférence sur le sujet au salon Paris Healthcare Week, qui se tenait du 16 au 18 mai à Paris. Convaincu de l’apport considérable des nouvelles technologies dans la formation des professionnels de santé comme dans le traitement des patients (au bloc opératoire, en rééducation, à domicile…), il a rappelé que l’humain n’allait pas disparaître pour autant. “La moitié de l’efficacité d’un traitement est liée à autre chose que la médecine : au relationnel, au contact humain”, a-t-il affirmé. “Plus fiables, plus précises, inépuisables, les machines ont remplacé l’homme pour certains actes : prise de tension, imagerie, palpation… libérant ainsi du temps pour le dialogue avec le patient.” C’est plutôt rassurant, non ?
© D.R.