S'ouvrir au changement
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1496 - 05/07/2017
En ce vendredi 30 juin, j’étais partie pour rédiger un édito entraînant et optimiste (stop à la morosité !) quand j’ai appris le décès de Simone Veil, à l’âge de 89 ans. Ministre de la Santé à deux reprises, d’abord sous Giscard d’Estaing, de 1974 à 1979, puis dans le gouvernement Balladur de 1993 à 1995, elle a tant fait pour les femmes et pour l’Europe, des sujets que nous évoquons régulièrement dans ces colonnes… Concluant un plaidoyer d’anthologie (que je vous invite à lire en cliquant ici) au “perchoir” de l’Assemblée nationale, le 26 novembre 1974, pour défendre le projet de loi visant à autoriser l’IVG, elle disait notamment ceci : “Les jeunes générations nous surprennent parfois en ce qu’elles diffèrent de nous ; nous les avons nous-mêmes élevées de façon différente de celle dont nous l’avons été. Mais cette jeunesse est courageuse, capable d’enthousiasme et de sacrifices comme les autres. Sachons lui faire confiance pour conserver à la vie sa valeur suprême.”
J’aime cette confiance accordée sans condition à une génération si différente de la sienne, grandie dans un tout autre contexte. Il m’arrive parfois d’être agacée par certains traits ou réflexes de plus jeunes que moi (serais-je passée “de l’autre côté de la barrière” ?!). Je dois l’avouer. La prochaine fois, je penserai à ces mots de Simone Veil et j’éviterai de leur jeter la pierre (en pensée).
Le monde change et certaines de nos habitudes tombent en désuétude. Les organismes de formation en font la douloureuse expérience (lire p. 10) et sont contraints de renouveler profondément leur offre, y compris sur la forme. On peut avoir des regrets mais pas ignorer les nouveaux usages, au risque de se couper de son public, de sa cible. Un principe valable pour nous aussi, bien entendu.
© D.R.