L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Poussez donc un peu !"

courrier-des-lecteurs

4 juin 2015

Votre courrier :

Les masseurs-kinésithérapeutes sont-ils prêts à retrouver une compétence perdue le 6 janvier 1962, à savoir la manipulation vertébrale ?
Évidemment, la manipulation n'est pas l'ostéopathie. Mais elle faisait partie de la compétence du masseur-kinésithérapeute. D'ailleurs elle était enseignée dans les écoles de masso-kinésithérapie de l'époque.
L'arrêté du 6 janvier 1962 amputa notre profession de cette technique définie comme une manœuvre de force. Nous ne sommes pas en train d'ouvrir une bouteille de vin dont le bouchon, quelque peu séché par une malposition, ne cèderait qu'après une manœuvre forcée pour l'extraire à grand-peine de son goulot.

"L'arrêté du 6 janvier 1962 amputa notre profession de la manipulation vertébrale,
cette technique définie comme une manœuvre de force"

Celui qui définirait la manipulation comme une manœuvre de force aurait bien du culot, alors que notre Conseil national de l'Ordre, dans son avis du 18 décembre 2014, a repris la définition de l'International Federation of Orthopaedic Manipulative Physical Therapists (IFOMPT) au sein de la World Confederation for Physical Therapy (WCPT), traduite par "poussée passive, de haute vélocité et petite amplitude, appliquée à une articulation dans les limites anatomiques, dans le but de restaurer un mouvement et une fonction optimale et /ou réduire la douleur".
C'est une définition issue de l'international, comme l'est l'ostéopathie à partir des recommandations de l'Organisation mondiale de la santé et qui a abouti, en France, à la publication d'un décret et de deux arrêtés définissant les nouveaux critères d'agrément des écoles et de formation des étudiants.
Dans l'exemple de l'ostéopathie, nous passons d'un texte d'organisation internationale à une validation par une instance gouvernementale nationale. Ce qui n'est pas encore le cas de la manipulation qui, pour l'heure, n'est qu'une référence internationale reprise par des structures nationales, mais n'est a priori pas encore à l'ordre du jour d'une décision officielle sous forme de décret ou d'arrêté.
Alors, nous n'arrêterons pas de décréter qu'il est temps d'arrêter cet arrêté du 6 janvier 1962 pour que figure enfin cette nouvelle définition de la manipulation dans les textes officiels. Nous la défendrons à "force haute" et "poussée véloce".

Bernard GAUTIER (93)
Vice-président de l'Association des masseurs-kinésithérapeutes ostéopathes (AMKO)