"Pour le bien du client"
28 octobre 2015
Votre courrier :
Dans un document synthétique récemment publié [1], l’Association française de normalisation (Afnor) résume les différentes étapes ayant abouti à l’adoption puis la publication de la norme européenne NF EN 16686 en septembre dernier.
Le mot “client” y apparaît pour la première fois sous la plume de l’Afnor. Pendant l’élaboration de la norme, nous avions fait remarquer l’incohérence qu’il y avait à employer les mêmes termes pour les professionnels de santé et les non professionnels de santé. En effet, l’ostéopathie n’est pas une profession de santé, mais uniquement un titre. Par conséquent, les termes de patients, diagnostic différentiel, pathologie… devaient être écartés du texte.
Le mot “client” renvoie à ce qu’est la personne quand elle est reçue par un professionnel qui s’autorise la publicité. Le professionnel de santé s’interdit cette pratique car elle est contraire au code de la santé publique et à la déontologie.
Un mot, me direz-vous, ce n’est tout de même pas l’arbre qui cache la forêt. Certes, mais tout de même, n’oublions pas la pression permanente menée devant le législateur pour que l’ostéopathie devienne une profession de santé et qui plus est, à exercice unique.
La limite entre les souhaits des ostéopathes non professionnels de santé (ONPS) et les termes des textes officiels est parfois ténue. La subtilité est alors de mise. L’ONPS n’est effectivement pas professionnel de santé, mais il est professionnel de LA santé. Pour obtenir le titre d’ostéopathe, il doit désormais entrer dans un cursus réglementé plus strictement par le ministère. (…) La situation est plus claire pour l’ostéopathe professionnel de santé qui n’a pas à jongler avec les mots et peut revendiquer cette qualité de PS sans ambiguïté de par son DE. Son décret de compétence couvre un large champ de pathologies et lui confère un accès direct pour traiter les troubles fonctionnels, avec une approche plus globale de la personne et des outils différents pour le traitement que ceux utilisés par le kinésithérapeute. D’autre part, le Conseil d’État lui reconnaît le droit de mener conjointement, s’il le désire, une activité de professionnel de santé et d’ostéopathe, pour le plus grand bien des patients.
L’avantage de la norme “service en ostéopathie” est d’introduire la qualité et la sécurisation de l’exercice. N’est-ce pas un minimum quand on reçoit des clients ?
Bernard Gautier, vice-président de l’Association des masseurs-kinésithérapeutes ostéopathes (AMKO).
[1] À consulter en cliquant ici