L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Une guerre de retard"

courrier-des-lecteurs

24 novembre 2015

Votre courrier :

Le combat contre les ostéopathes “ni-ni” d’aujourd’hui ressemble à la guéguerre d’hier à propos de la libéralisation du massage.

Nous, masseurs-kinésithérapeutes, avons essayé de faire le blocus pour que le mot “massage” de santé-bien-être nous soit réservé. Résultat ? Les massages du monde sont florissants. Les masseurs non professionnels de santé ont pignon sur rue, font de la publicité pour drainer de la clientèle vers leurs centres de massage. Des emplois ont été ainsi créés. Tout le monde travaille, masseurs professionnels de bien-être et masseurs-kinésithérapeutes soignants. Tout le monde s’y retrouve. Sauf que nous avons intenté des procès contre eux ! Procès perdus ! Vous pensiez peut-être le contraire ? Nous nous sommes couverts de ridicule.

Nous n’allons pas recommencer à lutter contre des moulins à vent, quand même ! Nous n’allons pas tenter encore un combat perdu d’avance ! “Ceusses” du monde médical contre “ceusses” qui n’en sont pas ! Les ministres trouvent leur compte dans le nombre d’ostéos “ni-ni” qui prodiguent leurs soins, sans faire débourser un centime de remboursement par la Sécurité sociale ! Oui oui, j’ai bien employé le mot soins ! Ben quoi, faut pas rêver ! Vous croyez qu’ils font quoi, ces pros, dans leurs cabinets ? Du tricot ? Ils sont employés partout ! Dans les équipes sportives, dans les centres de santé et même à l’hôpital ! Ils ont poussé des portes et se sont installés. La Sécurité sociale, elle n’aime pas le cumul des mandats ! Un kiné-ostéo, ça fait désordre dans le tableau ! On craint des arrangements de derrière les fagots entre les actes de kiné et d’ostéo. Des arrangements sur le dos de la Sécurité sociale, bien sûr. De la triche, quoi ! Laissez-les vivre ! Laissez-nous vivre ! Que tout le monde travaille en paix, et le Bon Dieu reconnaîtra les siens ! En l’occurrence, le Bon Dieu, ce sont leurs clients ! Est-ce que cela nous empêche de travailler, dans nos cabinets ? Évidemment non !

Cordialement.

Patrice Bourdicaud (93)