"Tirer les MKO vers le haut"
8 mars 2016
Votre courrier :
Suite aux réunions dites “techniques” qui sont en cours avec le ministère, je me permets d’émettre un avis sur ce dossier que je suis de près.
Si l’on veut se démarquer par le haut (qualité), il faut veiller à ne pas trop niveler par le bas. Ce qui, politiquement, ne serait pas pour déplaire aux ONPS et aux médecins, qui n’ont jamais été nos alliés depuis les premières commissions Nicolas [1].
Je pense qu’il vaut mieux arroser au pied que de couper les têtes, nous concernant. Pour cela, je préconise une amélioration de nos actes pour nous, MKO, avec les décrets de 2007. Exemples (liste non exhaustive) : accès direct aux manipulations cervicales, accès à l’imagerie (l’échoscopie est un premier pas important), renégociation de l’abord de la sphère pelvienne, stages cliniques officialisés par notre conseil national de l’Ordre…
Pour mémoire, un MK peut parfaitement proposer à ses patients un traitement de première intention en ostéopathie.
Nous devons nous appuyer sur les compétences acquises par les chiropracteurs, ceux-là même qui ont un statut au niveau international. À ce sujet, il ne serait pas maladroit de les approcher. N’oublions pas qu’ils ne sont qu’environ 1 500 à exercer en France.
Le but (pour nous, MKO) est de pouvoir nous dissocier par le haut des ONPS et des médecins, avec cette pratique de l’ostéopathie qui est incontournable pour les patients ou les demandeurs de soins en santé/bien-être, même si je considère que le bien-être n’est pas une addiction à la santé !
Vous savez comme moi que la patientèle demande avant tout de l’ostéopathie. C’est comme cela. Un patient demande un traitement d’ostéopathe plutôt que de thérapeute manuel orthopédique ou de thérapie manuelle.
Cependant, nos compétences doivent se décliner de deux manières, suite à la réforme de nos études, avec une branche reconnue à bac +5 (master 2) de niveau physiotherapist à l’international (vous n’ignorez pas que ce “statut” inclut les manipulations manuelles orthopédiques) et une autre branche qui nous permette de ne rien lâcher sur l’ostéopathie (pas question de paupériser l’exercice pour nous, MKO, comme nous le subissons déjà avec le massage et les APA), cette branche nécessitant la reconnaissance d’un master complémentaire. Je garde néanmoins un œil sur les pratiques avancées, au cas où… Nous devons jouer sur les deux tableaux : thérapie manuelle orthopédique dans le cadre du master 2 et ostéopathie dans le cadre d’un master complémentaire.
Amicalement,
Jacques Lapouméroulie
MKO (retraité), DU d’éthique Médicale
Université de Limoges
[1] Commissions pour la reconnaissance et la pratique de l’ostéopathie, mises en place par Bernard Kouchner en 1999 et présidées par le Pr Guy Nicolas.