L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Un peu d'étymologie"

courrier-des-lecteurs

20 avril 2016

Votre courrier :

J’ai lu avec intérêt l’avis de Max Laurent (Ka n°1440 p. 6) sur le débat existant, concernant le nom qui pourrait être donné à notre profession dans le cadre de la normalisation européenne.
En résumé, il semblerait que le patronyme de “physiothérapeute” nous pende au nez.
Étymologiquement, le physiothérapeute est-il un professionnel de santé qui soigne à coup de physiothérapie, ou qui intervient sur la physiologie du patient ?
Je pense que nous pouvons rejeter d’emblée la deuxième hypothèse puisque chaque profession de santé a obligatoirement une action sur la physiologie humaine. Nous n’avons donc, sur ce plan, aucune spécificité.
En ce qui concerne la première hypothèse, même si de plus en plus d’entre nous deviennent des “brancheurs d’appareils”, je pense qu’il serait maladroit de nous laisser affubler d’une terminologie qui porterait à croire que notre rôle se limite à user de technologies diverses et variées.
Exit donc, le physiothérapeute.
“Masseur-kinésithérapeute”, alors ? Cette appellation d’après-guerre, issue de l’union de deux professions distinctes ? Un peu dépassée, non ?
Le massage est mis à toutes les sauces. Chinois, ayurvédique, californien, réflexe, modelant, je vous en passe et des meilleurs, tous pratiqués par des non professionnels de santé. Il me semble maladroit de persister à le porter en étendard. C’est un outil dont l’exclusivité nous était réservée, à une époque révolue.
Il est plus que temps d’en prendre acte, sous peine d’embrasser un combat d’arrière-garde. Il y a mieux à faire.
“Kinésithérapeute” est un joli nom. Libre à celui qui le porte d’employer les techniques et méthodes qu’il maîtrise, dans le but de répondre à la demande thérapeutique de son patient, et du médecin de celui-ci, puisque nous sommes toujours soumis à la prescription de ce dernier.
Mais ça, c’est une autre histoire...

Fred Loterie (59)