"Cotation en Ehpad"
14 décembre 2016
Votre courrier :
Vous avez dernièrement évoqué dans vos pages l’attitude de nombreuses CPAM qui “prétendent lutter contre de soi-disant mauvaises cotations d’actes, en particulier lorsqu’il s’agit de prendre en charge des personnes âgées en Ehpad, et incitent les kinésithérapeutes à revoir leurs prestations à la baisse”. Certains masseurs-kinésithérapeutes de Seine-Saint-Denis se sont vus adresser par la CPAM un courrier qui les avertit que leurs cotations semblent trop importantes et précise que “le plus souvent (…) la rééducation consiste en une rééducation de la déambulation”.
Voici quelques éléments de la réponse que j’ai faite à la CPAM pour réagir à leurs inquiétudes et leurs remarques infondées : “Ainsi que vous le rappelez, c’est la prescription qui doit permettre d’identifier précisément l’acte, et donc sa cotation. Je ne reçois que très rarement des prescriptions d’entretien de la marche. J’ai parfois des prescriptions de rééducation de la marche et de l’équilibre, rééducation plus vaste qu’une simple déambulation, et que je cote en AMK 8 conformément à la NGAP. J’ai fréquemment des prescriptions pour des problèmes rhumatologiques affectant plusieurs membres (AMS 9,5). Quant aux soins prescrits dans le cadre d’une ALD et qui incluent une prise en charge globale en lien avec l’ALD, ils sont cotés en fonction de l’ALD (par exemple AMK 10 pour les affections neurologiques évolutives pouvant regrouper des déficiences diverses à deux membres ou plus, conformément à la NGAP). C’est ce que recommande la HAS, qui précise que si le patient âgé est porteur d’une pathologie spécifique, la rééducation se fait en fonction de la NGAP : les actes en AMK 8 et 6 sont réalisés en dehors des cas où il existe une autre pathologie nécessitant une rééducation spécifique.
Récemment, les principaux syndicats de masseurs-kinésithérapeutes ont rapporté l’attitude de certaines CPAM décotant systématiquement en AMK 6 tous les actes effectués en Ehpad. J’espère que ce n’est pas l’intention de la CPAM 93, qui a bien conscience de la difficulté de trouver des professionnels acceptant de se déplacer à domicile. Les syndicats soulignent aussi le danger qu’il y a à considérer que la rééducation chez les personnes âgées de plus de 75 ans consiste en une simple rééducation de la déambulation.”
Guillaume Plazenet (93)