"L’Europe de la découpe "
31 janvier 2017
Votre courrier :
Nous passons nos journées à traiter les patients atteints d’affections aiguës (torticolis, lumbago, bronchiolite) et chroniques (Parkinson, SEP, Alzheimer, insuffisance cardiaque, cancer, douleurs). Nous leur proposons également des séances de remise en forme, d’entretien, de bien-être, de prévention, d’éducation thérapeutique. Nous nous rendons compte ainsi de la fragilité humaine, de la difficulté à se maintenir en santé.
"Notre profession se fait et se défait au gré
des impératifs nationaux et européens"
Pendant ce temps, notre profession se fait et se défait au gré des impératifs nationaux et européens. (…)
L’Europe fait circuler les professionnels au nom de la “libre circulation des personnes et des services”. En 2015, sur 4 300 masseurs-kinésithérapeutes inscrits à l’Ordre, seulement 2 600 avaient obtenu leur diplôme en France. C’est une aubaine pour l’offre de soins, devenue ainsi globalement satisfaisante, et une couverture silencieuse sur le débat autour du numerus clausus.
Mais l’Europe détricote notre profession en raisonnant “activités” au lieu de réfléchir “profession, qualité et sécurité des soins”, avec la transposition de la directive 2013/SS/CE avec accès partiel à une profession.
Comme si la masso-kinésithérapie était un empilement d’activités divisible en autant de pays européens : un peu d’articulaire ici, de pulmonaire là, de système nerveux, vasculaire ailleurs et tout le reste dans un autre ailleurs. À moins que nos décideurs estiment nécessaire, pour des “raisons impérieuses d’intérêt général”, de suspendre et de ne pas appliquer ce saucissonnage indigeste. (…)
Bernard Gautier (93)
Extrait d’une lettre adressée par le syndicat FFMKR 93 à ses adhérents en janvier 2017.