"Braves gens"
21 mars 2017
Votre courrier :
Restez chez vous, braves gens, nous nous occuperons de vous ! Car bien sûr, nous avons conscience du mieux-être que vous éprouvez à y demeurer, plutôt que d’être “externalisés” dans une structure qui ne vous convient pas.
(…) Vous êtes passé dans une unité spécialisée qui a traité votre problème et vous a maintenu en vie. Vous avez apprécié la technicité et la compétence du personnel. Mais désormais, la chambre est trop petite, le décor peu adapté à vos goûts, et vous aspirez à un autre environnement : le vôtre.
Le retour à la maison correspond mieux à votre rétablissement. Il nécessitera la mise en place d’un dispositif qui sera peut-être lourd, mais qui allègera votre quotidien, car vous ne vous occuperez pas de la toilette, pas plus que des repas ou du ménage.
Les masseurs-kinésithérapeutes vous accompagneront en vous aidant patiemment à récupérer votre mobilité, votre tonus musculaire, votre capacité respiratoire, votre équilibre. (…)
Nous viendrons avec le respect que nous vous devons, respect que nous éprouvons devant chaque patient mais davantage encore lorsque vous êtes dans cet état de fragilité particulier.
Pour autant, nous viendrons si les conditions le permettent. Nous ne sommes pas bénévoles, mais professionnels de santé en activité : nous vivons de notre exercice. La conscience professionnelle nous habite, tout comme la gestion de notre cabinet. Si la santé est cet équilibre fragile, physique, mental et environnemental, la gestion est un équilibre tout aussi fragile entre recettes et dépenses.
Malgré les déclarations rassurantes de nos tutelles sur le développement de l’ambulatoire et l’accès aux soins pour tous, sachez que la Cnamts ne lâchera pas un centime pour mettre en adéquation ses déclarations avec la réalité. Il faudra donc qu’à côté du contrat conventionnel, apparaisse un contrat d’un nouveau type entre le patient et le professionnel de santé, pour établir une tarification de déplacement acceptable (pas moins de 10 €).
(…) Sinon, braves gens, la situation restera telle qu’elle est, c’est-à-dire inacceptable.
Bernard Gautier (93)