L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Le joli mois de juin"

courrier-des-lecteurs

14 juin 2017

Votre courrier :

Le mois de juin est traditionnellement celui des examens. Les étudiants des instituts de formation en masso-kinésithérapie (IFMK) présentent leur mémoire de fin d’études avec l’espoir de validation et d’obtention du diplôme d’État (DE).
Cette année 2017 est particulière car elle clôt un mode de formation initiale en 1 + 3 années d’études, dont celle de préparation au concours d’entrée ou de première année commune d’études en santé (Paces).
Désormais, au terme d’une décennie de négociations pour la réforme des études, le parcours des étudiants s’étalera sur 1 + 4 années, dont l’année obligatoire en Paces, soit 5 années au total. C’est l’arrêté du 2 mai 2017 modifiant celui du 2 septembre 2016 qui le confirme.
Le DE est reconnu au niveau 1 du répertoire national des certifications professionnelles (RNCP) et au niveau 7 européen.
Ce passage d’un système à l’autre laissera l’année 2018 pratiquement sans diplômés. Les conséquences sur l’offre de soins, dans les hôpitaux comme dans le secteur libéral, se feront sentir. Ceux qui voulaient se retirer de la vie professionnelle ne vont-ils pas devoir attendre un peu ?
Au cours de la formation initiale, l’étudiant effectue plusieurs stages dont un lui permet de prendre en charge un patient et d’en faire un sujet de mémoire. Il s’agit d’exposer le cas clinique, d’en présenter l’anamnèse, d’effectuer le bilan masso-kinésithérapique (morphostatique, douleur, cutané, articulaire, musculaire, fonctionnel, profil psychologique), de poser le diagnostic masso-kinésithérapique, de proposer un traitement et de réaliser le bilan de fin de prise en charge, sans oublier le renvoi de notes et la bibliographie. Ensuite s’ouvre une discussion basée sur la réalisation de la rééducation, les problèmes posés, les difficultés, la satisfaction et la relation patient-thérapeute. Cette présentation orale d’un écrit compte pour la moitié du résultat final.
Nos étudiants sont bien formés à la compréhension des pathologies et à leur prise en charge. Bien sûr, en formation continue, il faudra étudier ce que le programme n’a pas couvert, échanger sur les pratiques avec les plus expérimentés et s’intéresser à l’organisation de la vie professionnelle en rejoignant, par exemple, la vie syndicale ou ordinale.
Mais ce qui importe dans la pratique, c’est la relation patient-thérapeute.
La prise en charge thérapeutique d’une personne diffère selon qu’il s’agit d’un épisode aigu ostéoarticulaire ou respiratoire, d’un patient neurologique au traitement quasi permanent, d’un adolescent atteint d’un cancer osseux ou d’une malformation congénitale vasculaire nécessitant une amputation.
Il faut obtenir la motivation, la coopération, le renforcement positif, expliquer le processus pathologique et celui de récupération.
Le patient doit comprendre son affection et en accepter les conséquences, s’engager à les atténuer et valoriser sa démarche. Le praticien doit informer, expliquer et répondre aux attentes, c’est-à-dire être à l’écoute de la personne, de ses peurs et ses angoisses, et en tenir compte dans la conduite de son traitement.
N’oublions pas que la communication n’est pas uniquement verbale : la voix, le ton, l’expression du visage, le comportement sont essentiels. C’est peut-être en cela, dans ce souci permanent de nous adapter à l’autre, de créer une communication nouvelle pour chaque personne traitée que nous innovons. En cela, la masso-kinésithérapie reste encore un art.
Bienvenue à nos artistes 2017.

Bernard Gautier (93)