"Surtout ne rien signer !"
19 juin 2017
Votre courrier :
J’ai lu avec effarement dans le Ka du 8 juin ce qu’a proposé l’assurance maladie à nos représentants à l’issue de la dernière séance de négociations conventionnelles.
Dans un précédant article, j’avais parlé de clopinettes, mais je n’imaginais pas, à l’époque, qu’ils oseraient aller jusque-là. Je ne reviendrai pas sur le détail de ces inepties puisque vous en avez pris connaissance comme moi.
Je pense qu’il faut chercher un mobile à ce genre de stratégie car la volonté d’économies ne me semble pas suffisante pour expliquer une telle tentative d’humiliation. Les milliards injectés régulièrement dans des politiques de relance de l’emploi totalement inefficaces prouvent bien que le pouvoir met l’argent où il veut.
Je parle d’humiliation car au moment où notre profession accède au grade de Master, avec un accès direct qui se profile et, à terme, notre reconnaissance en tant que profession médicale à responsabilités limitées, nous proposer ce véritable blocage tarifaire pour quatre années supplémentaires, c’est à l’évidence la démonstration d’une volonté de nous maintenir en bas de l’échelle. De bien nous faire sentir comme nous sommes petits et bien loin du pouvoir médical. Et ça en devient risible, quand ces gens exigent que nous leur abandonnions notre liberté d’installation pour ce rien du tout. Alors il ne faut rien signer. Surtout pas !
Je ne veux pas finir comme nos pauvres amies infirmières, à devoir me lever à 4 h du matin afin de pouvoir boucler des tournées de patientèle infernales, pour un revenu à peine décent.
Et il faut faire état de notre mécontentement. Il y a des moyens simples, comme de ne plus assurer les soins à domicile (dans les limites de ce qu’il est humainement possible). C’est ce que je fais depuis plusieurs mois et croyez-moi, si la moitié d’entre nous faisait la même chose, on en parlerait vite à la radio !
Fred Loterie (59)