L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Y'a pas photo !"

courrier-des-lecteurs

12 juillet 2017

Votre courrier :

Il n’y a pas photo. Les syndicats départementaux réunis à Castres du 23 au 25 juin, lors du congrès annuel de la FFMKR, ont rejeté à 98 % l’avenant n°5 proposé par Nicolas Revel, le directeur de la Cnamts.
Une négociation qui se déroule en mode coopératif conduit à un accord dans lequel les deux parties s’estiment gagnantes. C’est l’accord gagnant/gagnant. C’est ce que n’a pas estimé la FFMKR réunie en congrès. Les 200 millions d’euros proposés, répartis sur les quatre années à venir, ne couvrent pas l’inflation, et surtout, rien ne les garantit au fil des ans. D’autant que vous attribuez, Monsieur le Directeur, les trois quarts de ce budget à un objectif inatteignable : 100 % de bilans diagnostics kinésithérapiques (BDK) pour l’ensemble de la profession. Si nous reconnaissons l’intérêt du BDK dès la première séance dans l’élaboration de nos traitements, nous ne pouvons pas engager l’ensemble de la profession sur ce taux non seulement mauvais, mais en plus faux. C’est un faux taux. Vous ne connaissez pas le nombre de BDK par séries de 10, 15 ou 30 actes et vous ferez, comme d’habitude, une moyenne approximative qui n’aura pas grand sens.
Vous attribuez, Monsieur le Directeur, un million d’euros (le plus faible montant de votre enveloppe) pour la régulation de la démographie. Outre la liberté d’installation, que votre prédécesseur n’a pas jugé bon de respecter et qui lui a coûté l’annulation des mesures en zones sur- et très surdotées, nous nous demandons si des contacts avec les décideurs de l’équipement et de l’aménagement du territoire ne seraient pas plus efficaces pour remédier au déficit de structures scolaires, artisanales, industrielles, culturelles, sportives, de services publics ou d’image. La responsabilité dont vous chargez nos modestes épaules à travers vos propositions de régulation ne nous fait pas dresser l’échine car nous n’avons pas la prétention d’être suffisamment attractifs pour pallier à cette carence de population et d’activité.
L’inquiétude que vous partagez avec les autorités sanitaires sur la réussite de l’ambulatoire pour soulager l’hôpital ne se traduit pas dans vos propositions. À aucun moment votre texte n’aborde les indemnités de déplacement. Dans ces conditions, comment résoudre ce dilemme d’augmentation constante des soins à domicile pour les patients dans l’incapacité de se déplacer ? En continuant de maintenir dans l’indécence l’indemnité de déplacement à 2,50 € ? Ou en actualisant une ancienne proposition qui la portait à la moitié de l’acte moyen ?
Quant aux autres sujets concernant la rénovation de la nomenclature, la valorisation de certains actes ou le toilettage du texte conventionnel, nos négociateurs se chargeront de les reformuler, forts du soutien de la profession qui est consciente du service rendu aux patients et de ses nouvelles missions.

Bernard Gautier (93)