L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Massage chinois, un avis différent"

courrier-des-lecteurs

30 octobre 2017

Votre courrier :

C’est avec plaisir et attention que j’ai lu l’interview de Jean-Claude Garnier sur le massage chinois (Ka n°1504 p. 14). J’ai apprécié la clarté de son exposé, notamment lorsqu’il aborde l’intérêt de cette médecine millénaire en kinésithérapie.
Par contre, je suis moins d’accord sur ses conseils de formation.
Il propose des instituts dont l’enseignement est évidemment de qualité mais qui dure de 3 à 5 ans ou plus, à raison de 4 ou 5 séminaires par an. Sans conteste, c’est bien pour qui envisage de prétendre exercer la médecine chinoise à temps plein, par le massage ou l’acupuncture. Mais l’effort financier, le temps consacré à des études longues et ardues me semblent totalement disproportionnés si le confrère cherche seulement un “atout supplémentaire” pour son exercice quotidien.
Certaines formations courtes sur une année, voire très courtes (moins d’une dizaine de jours), s’appuient sur les quelques concepts fondamentaux de la médecine chinoise les plus facilement adaptables à la médecine manuelle. Elles ne manquent nullement de sérieux dans la mesure où leur objectif est de proposer des traitements complémentaires à un exercice classique de la kinésithérapie.
Certaines en tout cas respectent l’esprit de la tradition chinoise et permettent très vite au kinésithérapeute de mieux comprendre son patient dans toute sa globalité, de relier entre eux tous les symptômes éventuels puis d’élaborer un traitement “chinois” simple mais efficace.
Il m’a été donné aussi de profiter de très nombreux séjours professionnels en Asie (Chine populaire, Hong Kong, Taïwan, Vietnam, Thaïlande…). Partout, il m’a semblé que les praticiens aimaient privilégier d’abord la pratique. L’approche intellectuelle, la recherche de preuves ne venaient qu’après. Combien de thérapeutes ont la tête tellement pleine de grands principes qu’ils se sentent noyés et n’osent pas les mettre en application sur un malade !
Mon conseil aux confrères : préférez des formations courtes. Mettez rapidement en pratique et soyez efficaces. Ce sont vos résultats qui vous convaincront (ou pas) de poursuivre des études beaucoup plus longues en médecine traditionnelle chinoise. Les miennes ont commencé il y a 45 ans, elles continuent… et continueront je l’espère encore longtemps !

Claude Roullet - MKDE, diplômé en acupuncture de l’IMTC de Shanghaï. Formateur en massage chinois.