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pour les kinésithérapeutes

"Défi relevé"

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10 avril 2018

Votre courrier :

Il faut se remettre des accidents de la vie, car elle est belle quand on sait la vivre. Michaël Jeremiasz en est l’exemple. (…) Tous les gamins tapent dans la balle avec le pied ou la main. Michaël choisit la raquette dès l’âge de 5 ans. Très bons débuts et merveilleuse continuité puisqu’il atteint l’antichambre des pros avec un classement à 5/6.

En 2000, la montagne lui tend un piège et prend ses jambes : la paraplégie est désormais son quotidien. Ce n’est pas une impasse car le fauteuil dans lequel il passe la plupart de son temps roule. Il roule parce que ses bras l’entraînent. Il roule pour que sa main garde la raquette. Dans un mouvement global du tronc, des bras et du mental, il envoie et renvoie cette petite balle jaune comme s’il jouait avec son handicap, le malmenant à chaque coup de raquette. C’est un défi qu’il relève et transforme en point gagnant.

Il est porte-drapeau de la délégation française aux Jeux paralympiques de Rio en 2016. Auparavant, il porte ses médailles au cou comme autant d’hommages à ses jambes, telle une réussite insolente sur une assise indolente. Médaille d’or à Pékin en 2008, argent et bronze à Athènes en 2004, bronze à Londres en 2012 et des victoires à l’Open d’Australie, Rolland-Garros, Wimbledon et l’US Open, en simple comme en double.

La vie maltraite ses hôtes. Mais ils ne lui en veulent pas. Il y a toujours un fond de réserve, une roue à faire tourner, un levier à actionner, un espoir à conserver, un amour à entretenir, une épouse kinésithérapeute à solliciter, un enfant à élever. Un grand merci à tous ceux qui, “comme les autres”, affrontent les accidents de la vie.

Bernard Gautier (93)