"Pertinence des soins, certes…"
20 avril 2018
Votre courrier :
J’ai lu avec intérêt le courrier de Patrice Bourdicaud (Ka n°1517 du 8 mars). Je suis en accord avec lui et contre les actions répressives de l’assurance maladie concernant les dépenses de kinésithérapie qu’elle souhaiterait limiter et restreindre.
Pertinence des soins, certes. Ajoutons-y la qualité, et là le tableau n’est pas toujours idyllique, entre ce que l’on peut et devrait faire. De nombreux intervenants, dont moi-même, s’en sont plaint précédemment dans ces colonnes.
- Pas ou peu d’interventions directes du praticien sur les patients, le déléguant trop souvent seulement à des appareils ;
- Contenu des séances insuffisant, voire inadapté ou folklorique ;
- Multiplication des actes, etc.
Alors que je sais, en tant que moniteur cadre enseignant, que les kinés sont très bien formés au cours de leurs études et gros consommateurs de formation continue. Paradoxal !
Alors défendons nos actes et leur qualité. C’est comme cela que nous protégerons notre exercice.
Autre problème : la profession se plaint, avec raison, du grignotage de ses compétences par divers intervenants : en balnéothérapie, auprès des sportifs, en relaxation, gymnastique, massages divers, pour les mobilisations… La liste est longue. Malheureusement, dans l’ensemble, peu de kinésithérapeutes s’investissent dans ces domaines, donc d’autres s’y engouffrent, voire nous en éjectent.
Essayer de trouver, du moins en principe, un kiné en cabinet intéressé par un massage général, même sur un sportif, c’est une galère et cela relève de l’exception. Paradoxal, là aussi !
Donc pour moi, il est nécessaire de couvrir l’ensemble de nos actes. Suis-je un rêveur ? J’espère que non. Je sais que je ne vais pas me faire que des amis. En tant que syndicaliste, j’ai eu l’habitude. Mais la masso-kinésithérapie me tient trop à cœur pour que je me taise.
Max Laurent (59)