"Mort annoncée de la rééducation en piscine"
12 septembre 2018
Votre courrier :
L’ARS nous impose des contrôles et une visite de conformité de nos installations, alors que les piscines médicales des hôpitaux et des centres de rééducation en sont exclus. (…)
- Obligation de traiter au chlore, qui est instable après 29°C, alors que j’utilise du brome inodore et stable à haute température ;
- Obligation systématique de traitement automatique (environ 5 000 €) ;
- Obligation d’une pièce dédiée et ventilée pour stocker les produits et d’une autre pour les acides ;
- Obligation d’un contrôle mensuel d’analyse de l’eau (environ 600 € par an) ;
- Obligation, si ma piscine est assimilée à un spa à cause des jets de massage, de vidanger toutes les semaines…
(…) Seuls des contrôles adaptés à nos structures, nos finances et notre exercice peuvent être envisagés ! (…)
Je rappelle que le supplément piscine est de 4,73 € (en 1991, quand j’ai commencé, il était de 3,75 €), que nos tarifs sont bloqués depuis mai 2012 et que le dernier avenant à notre convention ne prévoit aucune revalorisation de ces tarifs. Que nos actes ont augmenté depuis 2001 de seulement 13 %, quand la hausse des prix officielle est de 23 % et alors que la consultation des médecins généralistes a été revalorisée de 42 %. Cherchez l’erreur ! (…)
Devrons-nous demander des dépassements d’honoraires que seuls les plus riches pourront assumer ? (…)
C’est déjà extrêmement difficile de monter et de financer de telles infrastructures, avec des équipements importants, pour un kinésithérapeute.
Alors avec ce surcoût et ces obligations, c’est la disparition annoncée de ce type de rééducation dans les cabinets de ville et la remise en cause, pour les patients, de l’accès à ce type de soins de proximité. Seuls les centres de rééducation, cliniques ou hôpitaux pourront financer et gérer ce type d’installations (…).
Jean-Michel Laveau (77)