"28 propositions pour relever un défi"
25 septembre 2018
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Le rapport charges et produits de l’assurance maladie préfigure le PLFSS pour l’année suivante. C’est dire l’important du document, dont il faut souligner également le paradoxe.
La Sécurité sociale est notre bien commun. Nous devons la préserver pour favoriser l’accès aux soins de chacun. Ce qui n’évite pas les difficultés des professionnels à vivre de leur art.
L’efficacité du système transforme les maladies aiguës, comme le cancer ou le VIH, en maladies chroniques. Après 65 ans, les personnes présentent au moins une pathologie chronique. C’est ainsi que les dépenses augmentent de 4 milliards d’euros par an. Il est donc nécessaire de faire des économies sur la pertinence de l’ambulatoire, l’hôpital, la lutte contre la fraude.
Le service rendu à la population l’est pour tout le monde, mais davantage encore pour les personnes concernées par les troubles de la santé mentale et les pathologies cardiaques. Il passe également par une meilleure organisation du parcours de soins, qui conduit à fermer des services de chirurgie en-dessous d’un certain nombre d’opérations par an (30 pour le cancer du sein). Non par manque de pratique, mais par insuffisance du parcours de soins, laquelle entraîne une perte de chance pour le patient.
Il n’y a pas de mode de financement idéal. On évoque souvent le forfait par épisode de soins à la place du paiement à l’acte. Une enveloppe serait attribuée aux acteurs du parcours, charge à eux de se répartir les deniers. L’article 51 de la LFSS pour 2018 favorise l’expérimentation et l’innovation dans le parcours de soins. Il est présenté comme une “ouverture” qui peut s’accompagner de financements importants, selon l’ampleur du projet. Ce sont 28 propositions qui doivent améliorer le parcours des patients, tout en économisant 4 milliards d’euros et sans mécontenter les professionnels. Un défi à relever ?
Bernard Gautier (93)