"Du flan !"
9 octobre 2018
Votre courrier :
Emmanuel Macron a-t-il présenté “Ma santé 2022” ou “Ma santé 2002” ? Il a rappelé que “notre système de santé constitue un pilier de notre République”, que “les Français y sont attachés”, que “bla bla bla”. J’ai déjà entendu 1 000 fois ce propos. Hollande, Sarkozy et Chirac, tous ont tenu, peu ou prou, ce même discours. Unanimité dans les mots : il faut sauver le soldat santé ! Mais dans les faits, c’est autre chose… Où sont les vrais bouleversements parmi les 54 mesures présentées ? On ne parle que de la suppression du numerus clausus. Mesure qui fait débat depuis 20 ans et qui produira des effets dans 10 ou 15 ans. S’il est indispensable de réduire le taux d’échec et de décloisonner les études de santé, elle ne permettra ni de diversifier le profil des étudiants recrutés, ni de répondre aux inquiétudes des déserts médicaux. À force de vouloir ménager la chèvre et le chou, force est de constater que ce plan ne se résume qu’à des mesurettes qui ne satisferont pas grand monde, exceptés les médecins qui sortiront grands gagnants.
Que dire des approximations chiffrées qui permettent de financer l’existant, mais pas les mesures nouvelles ? Que dire de la création de “l’assistant médical”, sorte de secrétaire, sous-fifre exécutant du médecin allant même jusqu’à effectuer des actes réservés aux professionnels de santé ?
Ouf ! Les kinés ne sont pas oubliés. Parmi les centaines de pages du plan, ils sont cités… 2 fois. Avec autant d’attention, nous pouvons nous considérer comme des privilégiés ! Et j’allais oublier : on va aussi nous demander de travailler collectivement avec les médecins. En même temps, ce n’est pas comme si nous étions déjà en première ligne, depuis des années, dans le cadre des coopérations interprofessionnelles. Mais ça va mieux en l’écrivant.
Pierre L. (94)