"Question de vision"
6 novembre 2018
Votre courrier :
J’ai vu l’émission sur France 2, le 9 octobre, quand je faisais un domicile. Je n’étais pas très content. La kinésithérapie en est encore réduite à la portion congrue. La rééducation du mouvement par le mouvement, certes. Mais que d’une articulation. Une rééducation de la cheville y était présentée.
Il est évident que l’ostéopathie et la chiropraxie ont une démarche holistique avérée, alors que nous, on rééduque encore et toujours une seule articulation à la fois ! Une cheville, un genou, une hanche. Mais quel kiné aurait l’idée saugrenue de rééduquer tout le membre inférieur, y compris le bassin et peut-être même, soyons fous, la région lombaire ?
J’ai entendu dire que c’est aujourd’hui le désir de la Sécurité sociale de revenir en arrière au niveau des cotations. Une seule articulation, c’est payé moins cher que tout un membre, qu’il soit inférieur ou supérieur. Vous vous rendez compte ? 16,13 € pour un membre complet ! Quel gouffre financier pour la Sécurité sociale de rembourser cela ! Avant, nous cotions articulation par articulation. Si on y revenait, quelles économies cela lui ferait faire ! (…)
Évidemment, l’avenir est à la double casquette de kiné-ostéo. Comme ça, le thérapeute couvre tout le champ thérapeutique des 2 professions. Efficacité assurée. Évidemment, celui qui reste “simple kinésithérapeute” (c’est mon cas) n’a pas de vision holistique du corps humain. (…)
J’ai assisté le plâtrier de l’hôpital militaire quand j’ai fait mon service militaire en 1978. Dans le cas d’une fracture d’un os long, celui-ci devait, avec son plâtre, bloquer l’articulation au-dessus et en dessous de l’os cassé. À cette époque déjà, le plâtrier avait une vision holistique du membre blessé.
Patrice Bourdicaud (93)