L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"La Cour des comptes et la Sécurité Sociale"

courrier-des-lecteurs

6 février 2019

Votre courrier :

La Cour des comptes trouve que nous, blouses blanches, dépensons beaucoup trop les sous de la Sécurité sociale. Surtout pour les soins “en ville” (…). On nous reproche d’être ce que nous sommes : des soignants ! (…) Nous soignons des malades. Les malades ont des maladies. Sommes-nous responsables de leurs maladies ?

Il y a des pesticides et des insecticides répandus dans les prairies et les champs. Les ruminants mangent l’herbe des prairies et des champs. Nous mangeons les ruminants. Maladies ! Il y a des tonnes de déchets plastiques dans les mers. Ces plastiques se délitent en microparticules. Les poissons vivent dans la mer. Ils ingurgitent ces microparticules. Nous mangeons les poissons marins. Maladies ! Nos eaux fluviales sont polluées. Les poissons d’eau douce vivent au milieu de cette pollution. Nous mangeons des poissons d’eau douce. Maladies ! Il y a des perturbateurs endocriniens dans notre environnement. Les perturbateurs endocriniens perturbent nos glandes endocrines. Maladies ! (…)

Nous avons une politique nataliste depuis des décennies. Nous sommes 16 millions de plus qu’en 1968. Plus de monde à soigner. Tout soin a un coût ! En frais d’hospitalisation, en soins ambulatoires, en médicaments, en salaires de personnel, en honoraires, l’addition va être lourde. (…)

Or il existe des solutions pour faire des économies. (…) Certes, il ne serait pas populaire de diminuer, encore une fois, le taux de remboursement de la Sécurité sociale. Supprimer le remboursement à 100 % pour les maladies graves. Inviter les gens à se soigner plus en soins non remboursés par la Sécurité sociale. (…) Remplacer les pharmacies par des rayons en libre service, dans les centres commerciaux. Remplacer le kinésithérapeute par l’ostéopathe. Remplacer le physiothérapeute par le chiropracteur, puisqu’il a le droit, maintenant, de se servir de nos machines.

La bonne santé est un luxe. Et elle a un prix. (…)

 

Patrice Bourdicaud (93)