L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Défense de la profession ?"

courrier-des-lecteurs

19 février 2019

Votre courrier :

Je suis kinésithérapeute depuis 43 ans et j’exerce en région parisienne. J’ai vu évoluer la profession et son cadre d’exercice libéral durant une période que je qualifierai de représentative. Je vous lis depuis quasiment autant mais cela va sans doute cesser, avant ma retraite ! Je trouve curieuse votre façon de vous “intéresser” à notre profession : depuis des lustres, pas un mot sur le prix ridicule de nos séances à 16,13 €, qui remonte à je ne sais même plus quand. Oui je sais, nous allons avoir une augmentation substantielle fin 2019…

Dans votre éditorial du n°1534, vous brocardiez, Madame Conrard, les “mauvais kinés” qui prennent 3 patients en même temps. Sachez que je préférerais prendre un patient à la fois et être payé 2 fois plus cher.

16,13€ c’est un peu maigre. Même les patients rigolent ! Défendez-nous au lieu de nous stigmatiser ! (…)

Dans le n°1535, vous nous présentez la maison de Louhans, qui va prendre soin de nous, soignants. Et au sein de cette maison, une aide-soignante est chargée de pratiquer des “touchers-massages”… Dans un établissement censé prendre soin du corps médical, c’est faire peu de cas de la déontologie. Mais surtout, ce que je digère encore moins, c’est que vous exhibiez ceci à notre face dans une revue qui est censée s’occuper de nos intérêts ! (…) Je suis sans doute un peu vieux jeu, mais j’ai appris que le massage était de la compétence exclusive du masseur-kinésithérapeute. Mais ça c’était avant, je sais bien… Nous avons été si bien défendus depuis 40 ans que bientôt, entre les esthéticiennes qui “touchent et modèlent”, les aides-soignantes qui “touchent et massent”, les sages-femmes qui rééduquent abdominaux et périnée, les pédicures-podologues qui massent jambes et pieds, et parfois les rééduquent aussi, il ne nous restera qu’une étroite bande autour du nombril comme compétence exclusive ! (…)

Serge Calek (94)