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"La santé a-t-elle un coût ou un prix ?"

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22 mai 2019

Votre courrier :

Les patients pris en charge à 100 % pour des affections longue durée (ALD), les bénéficiaires de la couverture maladie universelle complémentaire (CMU-C) ont l’impression de bénéficier de soins gratuits. Mais, pour que ce soit gratuit pour les uns, il faut que ce soit payé par d’autres. Alors, qui paye quoi ?

Le budget est constitué de cotisations issues du travail et de contributions (CSG, CRDS). La santé a un coût : elle représente 11,5 % de la richesse nationale soit environ 257 milliards d’euros. En Allemagne et en Suède, c’est respectivement 11,1 % et 11 % à titre de comparaison.

Les ingénieurs en mathématiques du risque, les actuaires calculent le montant des cotisations en fonction de la durée du travail et de l’espérance de vie. Les conditions d’hygiène s’améliorant, les progrès scientifiques se multipliant, l’espérance de vie est passée de 52 ans en 1945 à 80 ans aujourd’hui.

Ce qui en moyenne promet une retraite d’une vingtaine d’années.

Les spécialistes estiment que les “jeuniors” (60-75 ans) coûtent 3 000 € par an, et les “vieillors” (au-delà de 75 ans), 10 000 € par an.

Les dépenses de médicaments sont stables et les soins hospitaliers stabilisés. Cependant, celles de l’ambulatoire augmentent, ce qui semble logique puisque les séjours hospitaliers raccourcissent.

Globalement, la Sécurité sociale prend en charge 80 % des dépenses et les complémentaires, comme leur nom l’indique, participent au complément. Il reste aujourd’hui seulement 400 organismes sur les 2 500 que comptait le pays. Ce sont des payeurs aveugles : leur remboursement suit celui de l’assurance maladie.

Notre système de santé est basé sur la solidarité nationale. On se fait soigner selon les besoins et pas uniquement selon les moyens. Sa réorganisation doit permettre une meilleure fluidité du parcours de soins.

Reste à inclure la prévention dont on parle beaucoup et qu’il serait indispensable de développer en plus de la vaccination. L’intelligence artificielle va bouleverser nos modes de fonctionnement. Souhaitons que ce soit pour nous aider effectivement à mieux vieillir.

Bernard GAUTIER (93)

Source : Entretiens médicaux d’Enghien, 4 avril 2019.

Courrier paru dans le KA 1544 du 23 mai 2019.