L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

"Pourquoi je ne fais plus de domiciles"

courrier-des-lecteurs

5 juin 2019

Votre courrier :

(…) Pratiquant l’ostéopathie et la myothérapie à raison de séances de 30 à 60 min et ayant un délai de 6 à 8 semaines pour un premier rendez-vous, l’exercice exclusif au cabinet (je ne fais plus de domiciles) s’est imposé à moi naturellement. Ce n’est qu’ensuite que je me suis rendu compte de l’intérêt comptable de la chose.

Mes propos (publiés dans le Ka n°1541) étaient limpides : il s’agissait juste de suggérer qu’un certain nombre d’entre nous cessent de se déplacer afin d’attirer l’attention des gouvernants sur nos légitimes revendications. C’était une simple idée, inspirée par une actualité qui a démontré que pour être écoutés (je n’ai pas dit “entendus”), il fallait gêner un peu. Une suggestion qui méritait au pire l’indifférence, au mieux un débat. (…)

Dans mon courrier, je fustigeais également le manque de créativité de nos syndicats. Je les prie aujourd’hui d’accepter mes excuses car je comprends maintenant la difficulté d’avancer la moindre idée nouvelle.

Je voudrais également défendre notre droit au choix du mode d’exercice. Travailler 12 h par jour au cabinet, ce n’est pas un boulot peinard et cela ne revient pas à abandonner les patients grabataires. Pas plus qu’une consœur qui choisit de travailler à mi-temps afin de se consacrer à sa famille n’abandonne la moitié de sa patientèle. C’est un choix de vie et c’est l’une des dernières libertés qui nous reste.

Par ailleurs, mon confrère [1] considère que traiter 4 patients à l’heure c’est céder à “l’adoration du veau d’or”. Un rapide calcul nous apprend que 4 AMK 7.5 rapportent aux alentours de 32 € nets (pour un cabinet supportant des charges normales : loyer, vraie voiture, plateau technique cohérent…). Avec un veau d’or à 32 € de l’heure, je pense qu’on va bientôt nous dire qu’on gagne trop !

(…) Ce genre de polémique est loin de servir notre cause.

Fred Loterie (59)

Courrier paru dans le KA n°1545 du 6 juin 2019