"Bonnes pratiques professionnelles et recommandations"
7 novembre 2019
Votre courrier :
La HAS établit des recommandations de bonnes pratiques à partir des données de la science pour aider les professionnels à dispenser les meilleurs soins aux patients.
Le constat n’est pas satisfaisant. Les recommandations sont appliquées à leur parution, mais insuffisamment suivies dans le temps : les habitudes reviennent, l’expérience régule la pratique et le patient fait ses choix.
Afin d’améliorer l’impact de ses recommandations et donc de le mesurer, la HAS se dote d’une commission spéciale nommée tout naturellement “commission impact des recommandations”. Il s’agit de lister les indicateurs d’évaluation des résultats afin de comprendre les éléments de non-appropriation. La commission se compose de membres issus de 4 univers différents : modificateurs de comportements, réseaux sociaux, bases de données, sanitaire et social. (…)
Ce qui limite l’application des recommandations, c’est entre autres l’utilisation qui en est faite par l’assurance maladie. On se souvient des référentiels et des conséquences inattendues sur le traitement du canal carpien. Au prétexte d’une absence de littérature, il n’y a pas de prise en charge. Ce réflexe économique est aux antipodes de la pratique et pénalise les patients, qui ne peuvent bénéficier d’une prise en charge satisfaisante. Mais ces faits renvoient la profession à sa carence de productions écrites. Il est essentiel que nos champs de compétences obéissent à des protocoles scientifiques.
Beaucoup a déjà été fait, mais il reste davantage à faire. La recherche, dans le parcours universitaire qui est désormais le nôtre, s’emparera-t-elle du sujet ? Qu’en dites-vous ?
Bernard Gautier (93)
Courrier paru dans le KA n°1553 du 7 novembre 2019