"Bronchiolite une nouvelle preuve de l’incompétence de la HAS"
4 décembre 2019
Votre courrier :
À partir d’une étude hospitalière, la HAS décide de ce que doit faire la médecine de ville. S’appuyant sur une étude hospitalière concernant la prise en charge de la bronchiolite du nourrisson, les soi-disant experts de la HAS extrapolent cette étude pour décider de ce qui se passe en ville.
Illustration des maux du système de santé français, cette attitude met en cause la prise en charge des nourrissons malades par la médecine de ville. Illustration par l’absurde où de pseudo-experts sans connaissance de la pratique ambulatoire viennent donner la règle pour un secteur qu’ils ne connaissent pas. Illustration des faiblesses scientifiques de toute une institution qui, au mépris de toutes règles rationnelles, extrapole des résultats et modifie le protocole de départ “étude en milieu hospitalier” pour en faire une règle générale.
Mépris habituel du ministère de la Santé et du gouvernement pour les professionnels de santé de ville, qui annoncent par voie de presse une modification majeure des pratiques des médecins généralistes et des masseurs-kinésithérapeutes.
Incompétence notoire des organisations syndicales et scientifiques des professionnels de santé de ville, bien incapables de formuler un quelconque avis quant à cette mise en cause par un tiers extérieur de l’indépendance professionnelle des acteurs de santé de ville.
Indécence à l’égard des parents et familles, légitimement inquiets devant la maladie de leurs bébés, à qui on veut faire croire qu’une étude hospitalière va décider du sort de leurs enfants.
Non, Madame HAS, votre avis ne tient pas. Nous ne nous contenterons pas, en suivant votre avis, de regarder évoluer la maladie des nourrissons pour les hospitaliser si cela ne va pas. Cette démission organisée par les pouvoirs publics n’est pas notre choix et nous continuerons, médecins généralistes et masseurs-kinésithérapeutes, à soigner les bébés et à leur apporter nos justes soins.
Martial Olivier-Koehret, médecin généraliste dans un désert médical
Courrier paru dans le KA n°1555 du 5 décembre 2019