"Éthique et santé publique"
23 janvier 2020
Votre courrier :
L’éthique comme la santé publique prônent le respect des personnes et en particulier des plus vulnérables. La moralisation des habitudes de vie et la normalisation des comportements rendent les frontières entre informer, convaincre et contraindre très poreuses.
La santé publique établit des normes pour clarifier la notion de justice sociale. Il s’agit de cadrer l’autonomie de la personne avec la prise en charge collective dans une estimation permanente du rapport bénéfice/risque. (…)
Si la moralisation des habitudes de vie entraîne une normalisation des comportements, l’équilibre entre le respect de l’autonomie et le paternalisme reste délicat.
L’analyse éthique définit le souhaitable et l’inacceptable face au risque. L’équilibre des enjeux entre intervention et non-intervention est instable et nécessite de se poser la question : si on ne fait rien, que se passe-t-il ?
Respecter les normes ne permet pas de vivre à l’abri des dilemmes. La société est un univers de règles, toutes défendables mais potentiellement contradictoires. Le rapport entre les normes personnelles et les valeurs collectives n’est pas mécanique.
Pas facile de s’y retrouver ! Sinon que la médecine et les soins médicaux, sous l’éclairage du serment d’Hippocrate (4E siècle av. JC) puis des codes de déontologie, reposent sur la bienfaisance, cette inclinaison à faire du bien à autrui.
Bernard Gautier (93)
Réflexion suite à la conférence "Éthique et santé publique" à l'Espace éthiqued'Ile-de-France le 6 janvier dernier.
Courrier paru dans le KA n°155 du 23 janvier 2020