Derrière le sport
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1505 - 25/10/2017
Kiné du sport est un métier qui fait rêver beaucoup de jeunes. Attention (je devrais peut-être l’écrire en majuscules et en couleur…), je ne suis pas en train de dévaloriser les autres spécificités d’exercice ! La périnéologie, la gériatrie ou tout simplement une pratique généraliste sont tout aussi nobles. Chacun fait ce qu’il souhaite. Mais il faut reconnaître que la kinésithérapie du sport est une vitrine pour la profession, et une porte d’entrée pour certains étudiants. C’est pourquoi nous y consacrons chaque année un numéro thématique.
Je m’interroge devant l’engouement de certains pour les sports extrêmes. Qu’est-ce qui les amène à passer leurs journées à s’entraîner, à calculer l’apport énergétique de ce qu’ils mangent et à vérifier leurs constantes ou leurs performances sur leur montre connectée ? Où est le plaisir ? Après quoi courent-ils ? Et leur vie de famille, leur carrière professionnelle… Que sont-ils prêts à sacrifier pour leur sport ? Mais en dépit de mes doutes, je respecte leur performance (votre confrère François D’Haene vient de courir les 359 km et 14 630 m de dénivelé positif du John Muir Trail, un sentier de grande randonnée de la Sierra Nevada, en 2 jours, 19 heures et 26 minutes…) et je m’y intéresse, surtout lorsqu’il s’agit de kinésithérapeutes (lire les portraits p. 6 et 8).
Le sport a aussi des vertus pédagogiques. L’IFMK de Bordeaux a mis en place des ateliers autour de la boxe (lire p. 18-19) pour faire découvrir à ses étudiants l’art du soin et la dimension relationnelle de leur futur métier. L’idée, c’est d’accepter le combat en sachant que l’autre ne nous fera pas mal et respectera notre seuil de douleur – comme un patient chez son kiné !