Un forfait de prise en charge post-cancer parmi les mesures du PLFSS 2020
Jean-Pierre Gruest
- 1er octobre 2019
Hasard du calendrier, alors que débute aujourd'hui la 26e édition d'Octobre rose, qui vise à lutter contre le cancer du sein en encourageant un dépistage précoce, le gouvernement a dévoilé hier les grandes orientations du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, qui comprend notamment une mesure visant à renforcer les soins de support après un cancer "pour éviter les rechutes". "J'y tenais quand je présidais l'Institut national du cancer (INCa) et quand j'ai rédigé le plan cancer", avait expliqué la veille Agnès Buzyn, ministre de la Santé, lors du Grand jury RTL-LCI-Le Figaro.
Cette mesure, si elle est adoptée, se traduira par la création d'un parcours d'accompagnement après la maladie. "Plus de 3 millions de personnes vivent aujourd'hui en France avec un cancer et bien que les progrès réalisés dans le diagnostic et les traitements aient permis de faire reculer la mortalité, cette maladie demeure une épreuve difficile pour les personnes touchées, tant au plan physique que psychologique", explique le ministère de la Santé dans un dossier de presse. De fait, il a été prouvé que la pratique d'une activité physique adaptée (APA), par exemple l'aviron santé, était bénéfique dans les suites d'un cancer du sein. Ce qui explique d'ailleurs que Roxana Maracineau, la ministre de la Jeunesse et des Sports, ait milité auprès du ministère de la Santé et de l'assurance maladie pour que l'APA soit inscrite dans le protocole de soin des femmes atteintes de cette maladie dès 2020 dans le cadre de la Stratégie nationale Sport Santé 2019-2024.
Sachant que l'absence de financement dédié était l'un des obstacles majeurs au développement du sport sur ordonnance, cette mesure devrait donner un coup d'accélérateur à sa montée en puissance. Les agences régionales de santé pourront désormais financer des organismes sélectionnés afin qu'ils organisent un parcours dédié. Celui-ci pourra comprendre un bilan motivationnel et fonctionnel d'activité physique pour lever les freins à la pratique de l'activité physique (réalisé sur la base des recommandations de la Haute autorité de santé), ainsi qu'un bilan psychologique, un bilan nutritionnel et des consultations de suivi, l'objectif étant à moyen terme de prévenir les complications pouvant survenir en période post-cancer. Pour cela, une enveloppe de 10 millions d'euros serait sanctuarisée pour la première année dans le cadre du Fonds d'intervention régional (Fir), avant une montée en charge progressive avec une logique d'appel à projets.
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