Violences faites aux femmes, un collectif de professionnels de santé s'engage
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1556 - 19/12/2019
Baptisé “Mettre à mal la violence, les professionnels de santé s’engagent”, un collectif de plusieurs centaines de médecins généralistes et spécialistes, sages-femmes, infirmiers, kinésithérapeutes, psychologues, pharmaciens, etc. (dont Dominique
Le Guludec, présidente de la Haute autorité de santé) a publié fin novembre une tribune qui commence par cette phrase : “Parce que mes patientes peuvent aussi être victimes de violences conjugales, je m’engage”.
Tous comptent, parmi leurs patients, des femmes (et parfois des hommes) victimes de violences conjugales. Pour dépasser leur “peur d’être intrusif” s’ils posent des questions ou “de subir des conséquences judiciaires” s’ils tentent une action pour aider ces femmes, les signataires s’engagent à plusieurs choses.
D’abord, “poser à chacune, avec respect en empathie, les questions qui vont permettre la parole, et ainsi l’action”, pour “briser la chaîne du silence”. Ensuite, “acquérir la formation qui nous fait défaut pour comprendre la violence et son emprise, favoriser la libération de la parole, connaître les actions à déclencher en cas de danger grave”, etc.
Ils s’engagent également à construire avec les commissariats et gendarmeries, les associations d’aide aux victimes, le secteur judiciaire et les structures sociales de proximité “le réseau qui permettra d’orienter au mieux les victimes”. “Nous pourrons ainsi accompagner les victimes à leur rythme, préserver leur santé et celle de leurs enfants, les protéger, les soigner”, espèrent les signataires de cette tribune.