L’hebdomadaire de la profession
pour les kinésithérapeutes

Congrès annuel de la FFMKR :
Un rendez-vous incontournable

Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1454 - 07/07/2016

Le 17 juin, à la veille des Assises de la kinésithérapie, la FFMKR tenait son congrès annuel à Brest, en présence de près de 200 adhérents. Un rendez-vous fraternel et convivial que certains ne manqueraient pour rien au monde. Ce fut l'occasion de faire le point sur les dossiers qui ont occupé la profession ces derniers mois (réforme du DPC, développement du sport sur ordonnance, etc.) et de tracer les grandes lignes de la politique fédérale pour l'année à venir.

Dans son discours d’ouverture, Daniel Paguessorhaye, président de la FFMKR, a invité ses confrères à “se battre et à réveiller l’esprit de corps qui habitait la profession il n’y a pas si longtemps”, alors que se profile un nouveau cycle de négociations conventionnelles, que “la régionalisation de la santé s’accroît, que la profession subit les assauts des ostéopathes non professionnels de santé, des enseignants en APA et d’autres” prêts à prendre la place des masseurs-kinésithérapeutes si ces derniers ne réagissent pas. Évoquant le “sport sur ordonnance”, il préfère “tirer la profession vers le haut en œuvrant pour qu’elle devienne un jour une profession médicale à compétences définies, plutôt que d’envisager la création d’aides-kinésithérapeutes”, une option à laquelle réfléchissent en ce moment l’UNSMKL et le CNOMK.

Le congrès est l’occasion pour les responsables départementaux d’interpeller le bureau fédéral, de poser des questions et de formuler des propositions. Chaque année, ils sont nombreux à monter à la tribune pour s’exprimer. Ici, Robert Traversa (FFMKR 13), qui a évoqué les problèmes démographiques récurrents dans certaines zones de son département, et les relations avec les enseignants en APA. Deux dossiers qui lui tiennent à cœur : il a par exemple organisé “plusieurs démonstrations pour montrer aux politiques qu’il pouvait être dangereux de faire travailler des enseignants en APA à la place des masseurs-kinésithérapeutes”.

Olivier-Jean Marty (FFMKR 81), secrétaire général chargé de l’international, a expliqué combien il était important pour la profession d’être représentée au sein de la WCPT (par le biais de la FFMKR) et à quoi correspondait son travail de lobbying auprès, en particulier, de la commission européenne. Il a par ailleurs fait le point sur le dossier APA (activité physique adaptée), qu’il a suivi de près au cours des derniers mois en participant aux réunions de la commission sur les compétences et métiers pour encadrer l’APA. “La difficulté vient du fait que l’APA frôle de près notre champ d’activité”, a-t-il expliqué. De fait, bon nombre d’enseignants en APA travaillent déjà dans certains centres de rééducation et hôpitaux. “Les masseurs-kinésithérapeutes ont souvent la réputation d’être débordés et de n’avoir pas le temps de s’occuper de cette activité”, a-t-il expliqué. “Une solution consisterait à nous positionner comme coordinateurs du système, et à faire comprendre aux tutelles les dangers encourus, en termes de santé publique, si des non professionnels de santé prennent en charge ces patients chroniques, en communiquant en particulier auprès des associations de patients”, a-t-il suggéré.

Laurent Rousseau (FFMKR 72) est en charge de plusieurs dossiers : la prévention, les relations avec l’Unocam et l’évolution du décret d’actes et d’exercice des masseurs-kinésithérapeutes. Il a fait le point sur les avancées réalisées au cours des douze mois passés dans ces différents domaines.
Dans le cadre de la prévention, la FFMKR a travaillé en partenariat avec l’association Kiné France Prévention pour concevoir le “RVPSK” (rendez-vous préventif santé kiné) et le bilan dédié. Les confrères intéressés pourront s’y former, l’objectif étant de constituer d’ici quelques années un réseau de 3 000 “kinési-préventeurs” couvrant l’ensemble du territoire et capable de répondre aux besoins de la population.
Autre dossier important : l’évolution du décret d’actes et d’exercice, qui doit notamment “permettre de développer l’accès direct au cabinet du kinésithérapeute et faire évoluer la profession pour qu’elle devienne un jour une profession médicale à compétences définies”. Il faudra en particulier “se détacher d’un catalogue qui nous enferme dans un rôle de profession technique”, a-t-il insisté.

Philippe Levannier (FFMKR 94), secrétaire général chargé de la formation initiale, a fait le point sur la réingénierie du diplôme et expliqué comment se déroulerait la rentrée de septembre 2016. En attendant la rentrée 2017, où “tous les étudiants qui se lanceront dans un cursus de masso-kinésithérapie se seront au préalable inscrits en Paces ou en première année de Staps ou de Sciences, pour postuler ensuite dans un IFMK ayant conventionné avec leur université”. 

Yann Chapotton (FFMKR 69), secrétaire général chargé de l’ostéopathie et des pratiques spécifiques, et par ailleurs président de l’Association des masseurs-kinésithérapeutes ostéopathes (AMKO, qui a pris un nouveau départ cette année), a raconté comment s’était déroulées les réunions du groupe de travail qui a fixé les dispenses de formation en ostéopathie pour les masseurs-kinésithérapeutes. Le dialogue ne fut pas toujours facile, c’est le moins qu’on puisse dire !
Il a attiré l’attention de ses confrères sur différents documents mis à leur disposition sur le site de l’AMKO (www.amko.fr), à commencer par une affiche à placer dans leur salle d’attente pour expliquer aux patients la différence entre “MKO” et “ONPS”.
Enfin, Yann Chapotton a rappelé que, grâce à un travail conjoint avec l’UNMF et le Dr Armand Mégret, “il n’y aura aucun ostéopathe non professionnel de santé dans les staffs médicaux français qui partiront à Rio pour les Jeux et qui interviendront lors du Tour de France”. Un grand pas en avant !

Stéphane Fabri (FFMKR 34), secrétaire général chargé de la formation continue, a fait le point sur la réforme du DPC qui se déploie depuis le 1er juillet. L’un des principaux objectifs poursuivis par la FFMKR est de “mettre fin au gaspillage d’une partie des fonds alloués au DPC avec des formations qu’on pourrait qualifier d’exotiques, et de revenir à des formations qui touchent à notre cœur de métier”, a-t-il insisté. Cette année encore, l’enveloppe prévue pour les masseurs-kinésithérapeutes sera épuisée dès septembre.
Il a par ailleurs profité de son passage à la tribune pour rappeler à ses confrères que “manquer à son obligation de DPC (désormais triennale) pouvait entraîner des difficultés au niveau de leur RCP en cas de sinistre”.

À gauche, Jean-Michel Dalla-Torre (FFMKR 76), secrétaire général chargé de la vie conventionnelle, a fait un point sur les différents chantiers en cours avec l’assurance maladie : nouvelle cotation pour la rééducation vestibulaire, création d’un acte et de sa cotation pour la rééducation et la réhabilitation de la BPCO, problème récurrent dans certaines CPAM avec la prise en charge de deux séances le même jour pour un même patient et pour deux pathologies différentes… Avec d’autres représentants de la FFMKR, il participe aussi, en ce moment, à des réunions techniques avec l’assurance maladie pour préparer les futures négociations conventionnelles.
À côté de lui, le bureau fédéral : Sébastien Guérard, Daniel Paguessorhaye, Françoise Devaud et Christian Chatry.

© Sophie Conrard/Kiné actualité

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