BPCO : patients et professionnels appellent le gouvernement à « une action urgente et forte »
Sophie Conrard
- 23 novembre 2020
Le 20 novembre était organisé (en visioconférence) un colloque rassemblant de nombreux acteurs concernés par la prise en charge de la BPCO, à l'initiative de plusieurs associations de patients. L'objectif était notamment de trouver des pistes pour mieux sensibiliser la population et les professionnels de santé, afin de mieux dépister la maladie, qui reste sous-diagnostiquée.
Cinq organisations de patients et de professionnels (l'association BPCO, la Fédération française des associations et amicales de malades, insuffisants ou handicapés respiratoires, la Fédération française de pneumologie, la Société de pneumologie de langue française et la Fondation du souffle) appellent le gouvernement à prendre d'urgence des mesures pour améliorer le repérage et la prise en charge des patients atteints de BPCO, en s'appuyant sur les propositions nées de débats organisés en région au cours de ces 3 dernières années.
Les discussions ont permis de dégager un triptyque d'engagements : « sensibiliser pour rendre la maladie plus visible, diagnostiquer précocement et mieux accompagner les patients dans leur parcours de soins ».
12 régions ont participé et proposé différents types d'actions (voir ci-dessous), dont certaines pourraient être valorisées au niveau national.
« Depuis 2017, on a obtenu des avancées, comme la mention de la BPCO dans la stratégie gouvernementale Ma Santé 2022, une campagne en 2019, la définition d'indicateurs de qualité du parcours de soins par la HAS et ces débats en région », s'est réjoui le Pr Christophe Leroyer, du CHU de Brest, président de la FFP. Mais « il faut à présent aller plus loin et on est en attente, professionnels et patients, d'autres engagements concrets sur les 3 axes » identifiés lors des débats.
Une maladie qui demeure méconnue, et donc sous-diagnostiquée
La BPCO reste en effet méconnue de beaucoup, y compris chez les professionnels de santé, et donc sous-diagnostiquée. Elle est aussi méconnue des institutions. Le Pr Chantal Raherison, du CHU de Bordeaux, présidente de la SPLF, a insisté sur ce point. Au début de la crise sanitaire, les malades de la BPCO ont par exemple été oublié dans la liste des salariés à risque autorisés à travailler à temps partiel (ou télétravailler).
Il faut savoir aussi que la BPCO touche de plus en plus de personnes jeunes, et de femmes (chez qui les exacerbations sont moins graves, et chez qui elle est souvent associée à de l'anxiété ou une dépression, ce qui ne facilite pas le diagnostic), des populations chez qui le diagnostic est souvent tardif. « La crise sanitaire est venue percuter la réalité et il a été difficile de trouver des solutions, à la fois pour les professionnels de santé et les patients, pour assurer la continuité des soins, et ce malgré la mise en place assez rapide de téléconsultations », a souligné la pneumologue. L'épidémie de Covid-19 a mis en évidence la vulnérabilité de ces patients et l'importance de les suivre de très près, avec une prise en charge pluridisciplinaire incluant une activité physique adaptée régulière, sous peine de voir le malade régresser. Un patient expert est venu témoigner pour confirmer ces propos.
Chiffre clé7 % de la population française a une BPCO. |
Le Dr Alain Guilleminot, président de l'URS-pharmacien des Pays-de-la-Loire, a souligné le rôle que peuvent jouer les professionnels de premier recours (« médecins généralistes, pharmaciens, infirmières et kinésithérapeutes ») dans le repérage des patients à risque.
(avec APM News)
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