Disparition de Jean-François Terramorsi
Sophie Conrard
- 27 novembre 2020
Né en 1952, anciennement kinésithérapeute devenu ostéopathe exclusif dans les années 1980, Jean-François Terramorsi était un spécialiste reconnu des techniques structurelles. Il est décédé mi-novembre des suites d'une maladie, à Paris.
Depuis le jour de sa disparition, les éloges sont nombreux dans le milieu de l'ostéopathie, en France comme en Suisse, où il a obtenu son diplôme d'étiopathie de l'école de Genève, en 1981. Ceux qui l'ont fréquenté insistent sur son charisme et ses qualités de pédagogue, usant de métaphores pour faciliter l'apprentissage. L'équipe suisse d'Ostéopathie structurelle salue « son apport à l'étiopathie et au concept thérapeutique structurel, qui est colossal, fondamental et créateur. Il en a été l'architecte, le bâtisseur, le compositeur et l'interprète, le transmetteur en chef. Nous sommes particulièrement nombreux à lui devoir tout ou partie de notre compétence professionnelle. Sa personnalité rabelaisienne, dionysiaque et béruriesque, sa pédagogie coluchiste et son génie absolu de la manipulation structurelle sont désormais au service des anges. Nul doute que s'il a un auditoire là où il est, Jef est déjà en train de leur expliquer le DFF, D4 avec D4 et la cocotte Seb. »
Jean-François Terramorsi a exercé l'ostéopathie à Cherbourg (50), puis à Saint-Maur (94). Il a été directeur pédagogique du Centre européen d'étiopathie jusqu'en 1998, puis de l'Institut de Formation Supérieure en Ostéopathie de Rennes (Ifso - Bretagne Ostéopathie) de 2007 à 2017. Il s'est par ailleurs beaucoup investi dans la formation continue pour les thérapeutes manuels, par le biais notamment de son organisme Gepro, créé en 1984. « Il a développé et formalisé le concept de l’ostéopathie structurelle enseigné à l’Ifso-Rennes. Son enseignement se caractérise par 2 orientations principales : la logique au service de la simplification dans la compréhension des mécanismes réversibles : où travailler ? Et la qualité et la rigueur gestuelle : comment travailler ? », rappelle l'école.
« Son empreinte charismatique restera en nous et nous nous efforcerons de poursuivre la route qu’il a contribué à tracer pour toute la profession. Nous n’oublierons pas l’incroyable père de famille, l’ami fidèle, le musicien hors norme, le prof, le directeur, mais aussi sa dextérité professionnelle, son bagout, son humour, son courage, sa force… Nous adressons toutes nos affectueuses pensées à sa famille, ses amis, ses enseignants, ses anciens élèves », souligne L'Association française d'ostéopathie, dont il a été l'administrateur.
« Tout le CEKCB, tes amis kinés, tes anciens élèves sont réunis aujourd’hui pour te dire un dernier au revoir. Tu resteras toujours présent au CEKCB. Au fil de plus de 30 ans de présence au sein du CEKCB, tu auras marqué de ton professionnalisme notre association, toute notre profession. Ta bonne humeur et ta joie de vivre éclataient à chaque rencontre. À chaque formation de thérapie manuelle, tu voulais absolument partager ta passion et ton savoir-faire de la kinésithérapie avec beaucoup de rigueur et de charisme. Merci. (…) On ne t'oubliera pas », écrivait le CEKCB sur sa page Facebook pour saluer sa mémoire.
Un post immédiatement commenté par de nombreux professionnels ayant assisté à ses formations : « Je suis très triste d’apprendre son décès. C’était une belle personne, ouverte sur le monde. Il m’a beaucoup marquée et ouvert un autre monde, alors que j'étais une jeune kinésithérapeute », raconte une kinésithérapeute qui s'est formée auprès de lui en 1987. « C'était un grand monsieur, qui a beaucoup transmis et permis à de nombreux confrères d’évoluer en utilisant plus intelligemment leurs mains. Peut-être pas EBP mais tellement efficace, méthodique, précis et humain », souligne un autre.
© D.R.