PhysioRun Dijon : 3 étudiantes se lancent dans une course au profit de Kinés du Monde
Sophie Conrard
- 24 février 2022
Dans le cadre d'un projet collectif comptant pour leur dernière année à l'IFMK de Dijon, Cécile Diemer, Julie Chirol et Barbara Ganneau vont courir le semi-marathon de Paris, le 6 mars prochain, au profit de l'association Kinés du Monde.
C'est à la fois un défi sportif (aucune des 3 n'a jamais couru 20 km) et une collecte de dons, ce qui n'est pas une mince affaire quand on est novice en la matière. Ce projet a l'avantage "d'allier rééducation et solidarité, qui sont pour moi 2 éléments essentiels", explique Julie Chirol, 23 ans, qui avait déjà une expérience associative : "Je fais partie d'une association de médiation animale qui travaille avec des personnes souffrant de divers troubles physiques ou cognitifs."
Lorsqu'elles ont cherché une association à soutenir, Kinés du Monde s'est imposée d'elle-même. Toutes les 3 se disent "concernées par la défense du droit fondamental de l'accès aux soins de rééducation pour tous". C'est Barbara Ganneau, 22 ans, qui en a eu l'idée. Elle connaissait déjà l'association car elle voulait partir en mission à l'étranger en 2020, mais le projet est tombé à l'eau en raison de la crise sanitaire [1]. "Le lien avec la kinésithérapie est évident (même si elle travaille aussi avec d'autres types de rééducateurs), elle intervient à l'étranger mais aussi en France, auprès des personnes sans droits (lire l'encadré) et nous avons été touchées par ses valeurs", explique Cécile Diemer. Par ailleurs, "elle s'attache à déployer des projets pérennes, en formant les soignants locaux, ce qui a plus de sens".
Kinés du Monde Cette association a pour but de faciliter l'accès aux soins de rééducation, à la réadaptation et de promouvoir l'inclusion des personnes vulnérables tant en France qu'à l'étranger. Sur place, elle accompagne les structures locales (traitant entre autres du handicap) afin d'apporter des solutions durables, notamment dans l'amélioration de la qualité des soins et la promotion des soins de rééducation. En France, avec ses bénévoles, elle contribue dans une dizaine de villes à la Permanence d'accès aux soins (Pass), une cellule de prise en charge médico-sociale basée à l’hôpital qui a pour objectif de faciliter l’accès des personnes sans droits et/ou fragilisées et de les réinsérer dans le circuit de soins de droit commun (loi du 29 juillet 1998 relative à la lutte contre les exclusions). Les personnes prises en charge sont souvent des réfugiés ou des migrants. Plus d'infos : http://www.kines-du-monde.org/ |
Barbara Ganneau raconte avoir "toujours eu envie de travailler dans le domaine de la santé pour aider les autres, et nourri une appétence pour l'humanitaire. Parcourir le monde pour servir une cause humanitaire est un réel objectif pour moi après mon diplôme. Mais je suis aussi très intéressée par les activités de Kinés du Monde en France, avec la Pass (lire l'encadré). Je trouve ça bien que des kinésithérapeutes se rendent disponibles pour ce type d'actions, qui ne sont malheureusement proposées que dans des grandes villes pour l'instant". La directrice de Kinés du Monde, Aurélia Trolez, les encadre dans la progression de leur projet.
Un défi sportif, mais pas seulement
"Nous ne voulions pas nous contenter de faire une collecte de dons, alors nous avons imaginé ce défi sportif. Cela développe chez nous une détermination qui nous sera sûrement utile plus tard", estime Julie Chirol. Plutôt sportives, les étudiantes s'entraînent 3 fois par semaine depuis début janvier, selon un programme établi par un kinésithérapeute et préparateur physique, ancien élève de l'IFMK de Dijon, qui a eu vent de leur défi : "2 séances de fractionné d'1h et 1 sortie longue le week-end (1h30)." Actuellement en stage à Auxerre, Julie s'entraîne de son côté. Cécile et Barbara, toutes les 2 en stage à Lyon, courent ensemble. "J'avais envie depuis longtemps de courir un semi-marathon, dans la perspective peut-être de courir un marathon un jour. Je suis heureuse de pouvoir le faire avec des amies et pour une bonne cause !", se réjouit Barbara Ganneau.
Le plus difficile, en réalité, c'est la partie gestion de projet : "Tout est nouveau pour nous ! et les entreprises que nous avons démarchées n'ont pas été très réceptives", regrette Julie Chirol. "Ce n'est pas facile de demander de l'argent ! Du coup, nous sommes assez loin de nos attentes à ce jour", confirme Barbara Ganneau.
Heureusement, leur idée a été très bien accueillie au sein de leur école et par leurs camarades de classe. Elles ont organisé une vente de crêpes qui a remporté un certain succès, des enseignants ont fait un don. Le magasin Décathlon d'Auxerre les a invitées 2 fois à faire la promotion de leur projet auprès des clients du magasin, ce qui a permis de récolter quelques dons.
Elles ont mis une affiche à l'IFMK, parlé de leur projet à leurs camarades de classe, créé une page Facebook, un compte Instagram, suivi par 225 personnes, et ouvert 2 cagnottes en ligne (voir l'affiche ci-dessous).
Le 6 mars, elles porteront toutes les 3 un tee-shirt avec le logo de Kinés du Monde et s'efforceront de courir au même rythme, pour donner plus de visibilité à leur cause. "Nous espérons faire un temps honorable, prendre du plaisir et surtout faire de la pub pour l'association", sourit Cécile Diemer. Sur le plan sportif, "notre objectif est de courir en moins de 2h, si possible 1h50", précise Barbara Ganneau.
Leur cagnotte restera ouverte jusqu'à 8 jours après le semi-marathon. Pour les soutenir, vous pouvez faire un don en utilisant les QR codes sur l'affiche ci-dessous. Merci pour elles !
[1] Par ailleurs, Kinés du Monde n'envoie pas d'étudiants en mission à l'étranger.