Coût des études : "une immense victoire" pour la Fnek
Sophie Conrard
- 11 octobre 2022
Le Conseil d'État a tranché : le ministère de la Santé a 2 mois pour fixer, par arrêté, le montant des droits d'inscription dans les IFMK publics. C'est une victoire pour la Fnek, qui proteste depuis longtemps contre les importantes disparités constatées d'un établissement public à un autre.
La haute juridiction avait été saisie en février 2020 par la Fédération nationale des étudiants en kinésithérapie (Fnek), agacée de voir l'État et les régions se renvoyer la balle quand elle les interpellait sur les importantes disparités entourant les frais de scolarité dans les IFMK publics : sur 24 IFMK publics, seuls 7 appliquent à ce jour des frais universitaires (170 € en licence, 243 € en master). Pour les autres, cela peut aller jusqu'à 5 770 €, comme à Brest. La Fnek évalue la dépense moyenne par étudiant à 1 027 € par an.
"Grâce à cette décision, le montant des frais de scolarité va enfin être fixé par l'État et les régions concernées seront obligées de trouver des financements", se réjouit Romane Lucien, attachée de presse de la Fnek. 13 IFMK sont concernés, implantés en Paca, Auvergne Rhône-Alpes, Normandie, Île-de-France, Bretagne, Occitanie, Martinique, Bourgogne Franche-Comté et Nouvelle Aquitaine. "Et cette décision s'applique dès cette année universitaire. Concrètement, ça veut dire que des étudiants inscrits dans certains IFMK publics vont être remboursés, s'ils ont payé plus que ce le tarif qui sera bientôt fixé par l'État."
La Fnek espère que ce tarif sera aligné sur celui d'une année à l'université, comme le suggère le Conseil d'état dans son rapport. Il rappelle en effet les termes de l'article 1er de l'arrêté du 22 août 1988 relatif au montant des droits annuels d'inscription des candidats aux diplômes d'État d'ergothérapeute, de laborantin d'analyses médicales, de masseur-kinésithérapeute et de pédicure-podologue : "À compter de l'année scolaire 1988-1989, le montant des droits annuels d'inscription exigés des candidats aux diplômes d'État d'ergothérapeute, de laborantin d'analyses médicales, de manipulateur d'électroradiologie médicale, de masseur-kinésithérapeute et de pédicure-podologue effectuant leur scolarité dans une école hospitalière publique (...) est égal au montant du droit annuel de scolarité dans les universités." "L'État et le Conseil d'État sont très au fait des revendications de la Fnek quant au passage à frais universitaires des IFMK publics. Il est inenvisageable que ces frais soit fixés à 1€ plus cher que les frais universitaires. Si tel est le cas, la Fnek et les étudiants sauront se mobiliser", insiste Romane Lucien.
En théorie, donc, les étudiants des IFMK publics devraient tous être bientôt logés à la même enseigne, et les disparités ne subsisteront qu'avec ceux des IFMK privés.