Des capacités, mais peut mieux faire
Sophie Conrard
Kiné actualité n° 1363 - 15/05/2014
Selon l’endroit où l’on se tient, on verra le verre à moitié plein ou à moitié vide. Ceux qui, depuis le début, critiquent le fonctionnement du DPC, se délecteront des difficultés relevées par la mission diligentée par l’Igas, à la demande de la ministre de la Santé. Ceux qui ont participé à sa construction, ont donné de leur temps pour qu’il voit le jour, ou qui ont testé, avec satisfaction, les premiers programmes proposés, savoureront le fait que les inspecteurs mettent en lumière l’engouement – certes relatif, mais bien réel – suscité par ce dispositif.
Il faut bien reconnaître que – la formule est poétique – “le DPC a développé un épais nuage de problèmes de nature extrêmement diverse”, et que certaines décisions ont été prises à la va-vite. Mais l’inquiétude majeure de l’organisme gestionnaire du DPC, aujourd’hui, n’est pas de concevoir des stratagèmes pour appâter les professionnels de santé : il est de trouver de quoi indemniser tous ceux qui suivront un programme cette année. Que ceux qui se sont déjà inscrits – et qui ont reçu le mail de confirmation de l’OGDPC – se rassurent : il y a de quoi les indemniser. Mais pour les suivants, les choses se corsent car le budget voté fin 2013 sera largement dépassé.
La publication du rapport de l’Igas entraînera, dans les semaines à venir, un certain nombre de décisions des pouvoirs publics. Certains veulent la peau du DPC : espérons que les pouvoirs publics ne la leur livreront pas. Ce serait très dommage parce que l’idée, à l’origine, était bonne. Dommage aussi pour toutes les équipes et organismes qui se sont beaucoup investis, depuis plusieurs années, pour mettre en place ce dispositif. Et surtout pour tous les professionnels de santé qui, je n’en doute pas, auront (re)pris goût à la formation continue par ce biais.